Le 29 juin marque l’anniversaire de l’entrée en dissidence, en 1943, des soldats de la garnison de Balata, dirigés par le commandant Tourtet. Un épisode de l’histoire de la Seconde guerre mondiale en Martinique que l’Etat a enfin décidé de mettre en lumière.
Qui l’eut cru ? Les plus autorités militaires et le préfet participent à la cérémonie commémorant la mutinerie du camp de Balata, le 29 juin 1943. Cette épopée est célébrée par l’Etat qui n’a pas toujours été aussi honnête envers l’histoire. A la fin de la guerre, le ministre des Colonies, Paul Giacobbi, avait ordonné au Conseil national de la Résistance d’expurger de ses rangs les résistants antillais et africains. Le gouvernement d’union nationale se méfiait de leurs velléités indépendantistes, alors que ces jeunes exprimaient leur amour de la France.
Il a fallu attendre le président Nicolas Sarkozy pour mettre fin à cette anomalie. Devant le monument aux morts de Fort-de-France, en 2009, le chef de l’Etat salue l’héroïsme de nos résistants. Il décore quinze "dissidents", comme sont nommés aux Antilles et en Guyane ces jeunes femmes et hommes partis combattre en Europe les armées d’Hitler.
La mutinerie des 220 soldats du camp de Balata est un épisode majeur dans l’histoire de la Seconde guerre mondiale en Martinique. Les soldats de cette garnison commandée par le lieutenant Maurice Renvoisé refusent de servir l’amiral Georges Robert, le haut-commissaire représentant le gouvernement de Vichy, pro-nazi.
Les soldats sont sous les ordres du commandant Henri Tourtet. Il prend la tête de la révolte. Ces militaires venus des quatre coins de l’empire colonial, parmi lesquels 22 tirailleurs sénégalais, intègrent le Bataillon de marche antillais n°5, le BA 5. L’unité est incorporée aux Forces françaises libres du Général de Gaulle. Elle participe notamment aux combats de Royan, près de La Rochelle. Son chef y sera tué.
La mutinerie se déroule au même moment que la révolte de la population. Durant les deux semaines allant jusqu’au 14 juillet 1943, plusieurs dirigeants politiques, dont le maire de Fort-de-France Victor Sévère, organisent la résistance au régime. L’amiral Robert est incapable de mater la révolte.
Pire, ou mieux, il quitte son poste le 15 juillet. Il remet ses pouvoirs à Henri Hoppenot, ambassadeur de la France libre à Washington. Mandaté par le Comité français de la libération nationale, il constate le ralliement de la Martinique à la France combattante. Il nomme un nouveau gouverneur, René Ponton. L’amiral Robert s’en va pour les États-Unis via, en passant par Porto Rico. Les jeunes Guadeloupéens, Guyanais et Martiniquais, qu’ils fussent militaires ou civils engagés volontaires dans les rangs des Forces françaises libres, ont longtemps été ignorés par l’armée, dans un silence confinant au mépris. L’évidence a fini par s’imposer. Justice a été rendue, sept décennies plus tard, à ces jeunes patriotes français de Martinique. La roue de l’histoire finit toujours par tourner dans le bon sens.
Il a fallu attendre le président Nicolas Sarkozy pour mettre fin à cette anomalie. Devant le monument aux morts de Fort-de-France, en 2009, le chef de l’Etat salue l’héroïsme de nos résistants. Il décore quinze "dissidents", comme sont nommés aux Antilles et en Guyane ces jeunes femmes et hommes partis combattre en Europe les armées d’Hitler.
Un épisode méconnu mais décisif
La mutinerie des 220 soldats du camp de Balata est un épisode majeur dans l’histoire de la Seconde guerre mondiale en Martinique. Les soldats de cette garnison commandée par le lieutenant Maurice Renvoisé refusent de servir l’amiral Georges Robert, le haut-commissaire représentant le gouvernement de Vichy, pro-nazi.
Les soldats sont sous les ordres du commandant Henri Tourtet. Il prend la tête de la révolte. Ces militaires venus des quatre coins de l’empire colonial, parmi lesquels 22 tirailleurs sénégalais, intègrent le Bataillon de marche antillais n°5, le BA 5. L’unité est incorporée aux Forces françaises libres du Général de Gaulle. Elle participe notamment aux combats de Royan, près de La Rochelle. Son chef y sera tué.
L’amiral Robert est impuissant face à la révolte
La mutinerie se déroule au même moment que la révolte de la population. Durant les deux semaines allant jusqu’au 14 juillet 1943, plusieurs dirigeants politiques, dont le maire de Fort-de-France Victor Sévère, organisent la résistance au régime. L’amiral Robert est incapable de mater la révolte.
Pire, ou mieux, il quitte son poste le 15 juillet. Il remet ses pouvoirs à Henri Hoppenot, ambassadeur de la France libre à Washington. Mandaté par le Comité français de la libération nationale, il constate le ralliement de la Martinique à la France combattante. Il nomme un nouveau gouverneur, René Ponton. L’amiral Robert s’en va pour les États-Unis via, en passant par Porto Rico. Les jeunes Guadeloupéens, Guyanais et Martiniquais, qu’ils fussent militaires ou civils engagés volontaires dans les rangs des Forces françaises libres, ont longtemps été ignorés par l’armée, dans un silence confinant au mépris. L’évidence a fini par s’imposer. Justice a été rendue, sept décennies plus tard, à ces jeunes patriotes français de Martinique. La roue de l’histoire finit toujours par tourner dans le bon sens.