Georges Mauvois, l'homme de lettres martiniquais et militant politique, est décédé cet après-midi à l'âge de 96 ans à l'EHPAD du Carbet.
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Georges Eleuthère Mauvois, est décédé ce mardi 4 décembre 2018 à l’âge de 96 ans au Carbet. Ce martiniquais plus connu dans la deuxième moitié de sa vie, comme auteur littéraire, a été avant tout un militant politique de la décolonisation et il en avait payé le prix fort. En plus (ou en parallèle) de son activité politique, Georges Mauvois a été un écrivain fort apprécié, populaire, avec une œuvre assez variée.
Georges Mauvois, dont le deuxième prénom Eleuthère était utilisé pour le distinguer de son fils homonyme, est né en 1922 à Fort de France. Il exerça tout d’abord la profession de fonctionnaire des PTT comme on disait à l’époque.
Mais il fut révoqué par l’État français par l’ordonnance de 1960, en raison de son militantisme au parti communiste. Par la suite, il choisit la profession d’avocat. Ce ne fut qu’en 1982, que Georges Mauvois père, fut rétabli dans la fonction publique au rang de chef des services locaux des Postes et Télécommunications.
Il fut un ardent militant syndical et politique. Il a été un des dirigeants du Parti Communiste Martiniquais durant la deuxième moitié du 20e siècle.
En 1962, il préféra démissionner des PTT pour ne pas être déplacé d'office en vertu de l'Ordonnance Debré. Ce qui fit qu’il resta en Martinique, apportant son soutien à la plupart des luttes anti-coloniales de l’époque. Mais il fut avant tout un militant, un idéologue, plutôt qu’homme à chercher des mandats électoraux.
Sur la fin de sa période militante, dans les années 1990-2000, il s’était engagé dans des campagnes électorales municipales pour soutenir la gauche dans la ville de Schœlcher.
(Re)voir l'émission où Georges Mauvois répond aux questions de Thomas C.Spear dans l'émission d'île en île.
L’écrit le plus popularisé de Gorges Mauvois, l’écrivain, a été la pièce de théâtre Man Chomil, créée à l’orée des années 1990, pleine d’humour à la martiniquaise. Cette pièce a connu un immense succès populaire, et elle a été encore interprétée sur scène, il n’y a pas bien longtemps…
Mais il faut citer également dans la production théâtrale de Gorges Mauvois, "Agénor Cacoul" suivi de "Myssié Molina", ainsi que "Antigòn", suivi de "Arivé d’Pari", ou encore plus récemment "Ovando".
Mais Georges Mauvois n’a pas fait que dans le théâtre, il est l’auteur aussi d’un roman fortement imprégné du style des contes à la martiniquaise, avec le livre intitulé "Gélius et son disciple ou Paroles de mangouste".
Il a été également auteur de 2 récits biographiques de 2 figures martiniquaises, l’une déjà bien connue, Georges Gratiant, l’autre bien moins, Henry Lemery, au parcours plutôt singulier, puisque Gorges Mauvois avait sous-titré le récit, "de Saint Pierre à Vichy" !
Enfin, Gorges Eleuthère Mauvois avait consacré une publication à la ville ancienne de Schœlcher, quand elle s’appelait encore Case Navire. Et il est à souligner qu’il nous a livré une œuvre aussi bien en créole qu'en français.
Mes condoléances à Laure, Yves et Roger, mes trois amis et camarades depuis la pré-adolescence, à leurs enfants et petits enfants.
Fonctionnaire, avocat, militant syndical et politique
Georges Mauvois, dont le deuxième prénom Eleuthère était utilisé pour le distinguer de son fils homonyme, est né en 1922 à Fort de France. Il exerça tout d’abord la profession de fonctionnaire des PTT comme on disait à l’époque.
Mais il fut révoqué par l’État français par l’ordonnance de 1960, en raison de son militantisme au parti communiste. Par la suite, il choisit la profession d’avocat. Ce ne fut qu’en 1982, que Georges Mauvois père, fut rétabli dans la fonction publique au rang de chef des services locaux des Postes et Télécommunications.
Il fut un ardent militant syndical et politique. Il a été un des dirigeants du Parti Communiste Martiniquais durant la deuxième moitié du 20e siècle.
En 1962, il préféra démissionner des PTT pour ne pas être déplacé d'office en vertu de l'Ordonnance Debré. Ce qui fit qu’il resta en Martinique, apportant son soutien à la plupart des luttes anti-coloniales de l’époque. Mais il fut avant tout un militant, un idéologue, plutôt qu’homme à chercher des mandats électoraux.
Sur la fin de sa période militante, dans les années 1990-2000, il s’était engagé dans des campagnes électorales municipales pour soutenir la gauche dans la ville de Schœlcher.
(Re)voir l'émission où Georges Mauvois répond aux questions de Thomas C.Spear dans l'émission d'île en île.
L'homme de lettres
L’écrit le plus popularisé de Gorges Mauvois, l’écrivain, a été la pièce de théâtre Man Chomil, créée à l’orée des années 1990, pleine d’humour à la martiniquaise. Cette pièce a connu un immense succès populaire, et elle a été encore interprétée sur scène, il n’y a pas bien longtemps…
Mais il faut citer également dans la production théâtrale de Gorges Mauvois, "Agénor Cacoul" suivi de "Myssié Molina", ainsi que "Antigòn", suivi de "Arivé d’Pari", ou encore plus récemment "Ovando".
Mais Georges Mauvois n’a pas fait que dans le théâtre, il est l’auteur aussi d’un roman fortement imprégné du style des contes à la martiniquaise, avec le livre intitulé "Gélius et son disciple ou Paroles de mangouste".
Il a été également auteur de 2 récits biographiques de 2 figures martiniquaises, l’une déjà bien connue, Georges Gratiant, l’autre bien moins, Henry Lemery, au parcours plutôt singulier, puisque Gorges Mauvois avait sous-titré le récit, "de Saint Pierre à Vichy" !
Enfin, Gorges Eleuthère Mauvois avait consacré une publication à la ville ancienne de Schœlcher, quand elle s’appelait encore Case Navire. Et il est à souligner qu’il nous a livré une œuvre aussi bien en créole qu'en français.
Réaction de Gilbert Pago (historien et militant politique)
Georges Éleuthère Mauvois est décédé ce jour à 13 h 30, mardi 4 décembre 2018, presqu'à la date anniversaire de la mort de son fils Ti-Jo. Georges Mauvois était un grand écrivain, essayiste, dramaturge, poète, biographe, au style talentueux et parfait créoliste. Nous avions une relation très forte et je suis bouleversé par son décès. Il a été aussi un ex dirigeant du Parti communiste dont il s'était éloigné, très doucement, avec ménagement et sans éclat à partir de 1973 et il s'était alors beaucoup plus investi dans la littérature et la réflexion. J'avais trouvé un homme charmant, curieux et attentif sans pour autant renier ses idéaux de jeunesse et son positionnement pour une société juste, pour la libre pensée, pour la laïcité, pour l'affirmation de la culture martiniquaise et de l'identité caribéenne.Mes condoléances à Laure, Yves et Roger, mes trois amis et camarades depuis la pré-adolescence, à leurs enfants et petits enfants.