Depuis 2010, le programme Jafa a pour objectif de réduire l’exposition des particuliers à la chlordécone, notamment pour les consommateurs de produits des jardins ou d’élevages familiaux. La culture de l'igname "koko milé" constitue une alternative à la chlordécone.
Christine Cupit •
Depuis 2010, le programme Jafa (JArdins FAmiliaux), a pour objectif de réduire l’exposition des particuliers à la chlordécone, notamment pour les consommateurs de produits des jardins ou d’élevages familiaux issus de terrains contaminés. Ce programme accompagne et conseille les familles exposées à la chlordécone afin de leur permettre de cultiver de façon saine et sans risque. À ce jour, elles sont plus de 300 à bénéficier de ce dispositif.
"Koko milé" une igname en forme de pomme de terre
Bernadette et Firmin Daniel font partie de ce programme depuis le début. Ils ont dû s’adapter pour continuer à cultiver leur jardin créole, sur leur parcelle en partie contaminée à la chlordécone. Le couple a acquis son terrain d’un hectare et demi, il y a une trentaine d’années, au Lorrain, quartier Étoile. À l’époque, rien ne laissait penser qu’il pouvait être contaminé. Aujourd’hui, ils partagent même leurs astuces avec les autres.
La FREDON procède à des analyses gratuites chez les particuliers
Depuis 2010, des recensements ont été effectués pour identifier les surfaces agricoles polluées par la chlordécone en Martinique. 30% de ces parcelles n’ont jamais servi à l’exploitation de la banane, selon Luc Bocharel, conseiller en agronomie.
Le scandale sanitaire du chlordécone a sensiblement terni l’image des produits agricoles de notre terroir auprès d’une partie de la population martiniquaise. Depuis, celle-ci a changé ses habitudes alimentaires, explique Laurence Batoul, conseillère en nutrition.
Si vous vous interrogez sur la présence ou pas de chlordécone dans votre sol, il suffit de vous rapprocher de la Fredon (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles), qui procédera à des analyses. N’hésitez pas, car c’est gratuit.