Immersion au centre 15 et aux urgences du CHU de Martinique

Reportage de Stéphanie Octavia et Marc-François Calmo ©Martinique la 1ère
75% des appels au centre 15 Martinique sont pris entre 30 et 45 secondes. Pour la plupart, nous trouvons que la réponse tarde trop. Et c’est pareil pour les urgences où l’attente est longue et où les spécialistes sont trop rares et difficiles à consulter. Pourtant, selon certains médecins urgentistes, le CHU de Martinique ne serait pas le plus mauvais des hôpitaux de France. Immersion au cœur du centre 15 et des urgences de Martinique avec Stéphanie Octavia et Marc François Calmo.

Chaque jour, le centre 15 reçoit 2 000 appels, constitue 350 à 400 dossiers pour une centaine d’hospitalisations. Le SMUR, bras armé du SAMU dénombre 15 à 20 interventions par jour. 

Pour 3 cas sur 10, un conseil médical suffira, mais parfois, l’urgence est vraiment absolue. 

La Martinique compte deux services d’urgence : celui de l’hôpital de Trinité, et le plus important, celui du Centre Hospitalier Universitaire de Fort-de-France.

Patient aux urgences du CHU de Martinique.

L’activité du SAMU augmente d’année en année

Des services qui n’ont pas forcément une image rassurante auprès de la population. Il y a aussi les effets de la crise Covid, les nombreux décès, et les choix drastiques qui étaient opérés dans ces couloirs.

Le vieillissement de la population et le déficit de prise en charge à domicile à cause du manque de médecins généraux génèrent des besoins de moyens et de personnel, notamment des médecins. 

La gériatrie, les rendez-vous de spécialistes en externe, le médico-social, autant de domaines liés à la médecine de ville qui devraient absorber 40 à 60% des patients qui se rendent aux urgences parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. 

Malgré tout, les médecins encore présents veulent croire que la situation va s’améliorer à la faveur de nouveaux projets.

Le plateau technique du CHU est le plus évolué de la Caraïbe. Le service d’accès aux soins qui oblige à appeler le centre 15 avant d’aller aux urgences est bien en place et devrait désengorger les couloirs. Il reste, en revanche, la pénurie de médecins de ville et de spécialistes.