Un pionnier des études sur le conte traditionnel s’est éteint dans la discrétion, comme il avait vécu. Il a permis aux chercheurs d’accéder à l’extraordinaire patrimoine de notre culture orale.
Marcel Lebielle a été inhumé ce samedi 13 mai à Marigot, où il avait construit sa maison. Cet élégant instituteur, qui a fini sa carrière comme directeur d’école, était également agriculteur. Rien d’étonnant pour cet homme du Nord-Atlantique né à Basse-Pointe et qui a sillonné l’arrière-pays, du lorrain à Sainte-Marie, durant plus de trois décennies.
Marcel Lebielle était motivé par la transmission de ce patrimoine immatériel qu’est le conte. Dans cet ordre d’idées, il avait été l’un des trois cofondateurs de l’association Kontè Sanblé, avec Confiant et un autre universitaire, Jean-Georges Chali. Leur objectif était d’apprendre aux enfants à écrire et dire des contes. Un pari osé, face à la réticence des parents. Mais un pari ouvert sur l’avenir.
Lebielle a passé le flambeau, à la manière de l’un des derniers témoins de la vivacité du conte traditionnel martiniquais. Il a su trouver des mains volontaires pour continuer d’alimenter sa lueur.
Écrire l'oral
Cultivant une légendaire discrétion, il a pourtant été une cheville ouvrière sur les recherches universitaires menées ces dernières années sur le conte créole. Il connaissait personnellement un grand nombre de conteurs. Il a pu en convaincre certains de raconter leur vie et leur œuvre dans un livre co-écrit avec Raphaël Confiant, "Les maîtres de la parole créole", publié chez Gallimard en 1985.Marcel Lebielle était motivé par la transmission de ce patrimoine immatériel qu’est le conte. Dans cet ordre d’idées, il avait été l’un des trois cofondateurs de l’association Kontè Sanblé, avec Confiant et un autre universitaire, Jean-Georges Chali. Leur objectif était d’apprendre aux enfants à écrire et dire des contes. Un pari osé, face à la réticence des parents. Mais un pari ouvert sur l’avenir.
Lebielle a passé le flambeau, à la manière de l’un des derniers témoins de la vivacité du conte traditionnel martiniquais. Il a su trouver des mains volontaires pour continuer d’alimenter sa lueur.