Incendie du restaurant le Petibonum: la solidarité s'organise

C'est déjà le rush dans le restaurant "Petibonum" situé en bord de plage. Au lendemain de l'incendie qui a ravagé une partie du restaurant, les salariés sont sur le pont et ont retrouvé les fourneaux. Entre le service au bar, l'installation de la salle de réception, la confection d'une cuisine de fortune, l'heure est au renouveau.

Isabelle et Merlissa, employées de cuisine nettoient les piments végétariens. Ils serviront à la confection du plat du réveillon, pour l'instant, tenu encore secret. Morgane, l'oeil partout, chapeaute et coordonne en attendant l'arrivée du propriétaire, Guy Ferdinand. 

On sait juste qu'il y aura des écrevisses, de la dorade. Le menu sera bientôt plus élaboré. Nous ne pouvons pas encore faire de dessert pour l'instant. Il manque encore du matériel

Morgane

Des dons tels qu'un réfrigérateur, un four, devraient arriver sous peu. De nouvelles personnes ont promis de venir porter leur aide à l'entreprise. Toute la matinée, des voitures et camions ont défilé devant le restaurant.

Des faitouts d'occasion, des passoires, des culs de poules, des plats, des cuillères participent désormais à la construction de la nouvelle cuisine. Le personnel tente de s'adapter aux changements. 

Au départ on avait tout. Ça fait mal de voir tout partir d'un seul coup. Cette solidarité nous aide à revivre. Le moral était à zéro. Maintenant il est au plus haut. Et revoir les clients, ça sera un grand soulagement.

Isabelle Dumont, employée de cuisine

Pour faire fonctionner le mobilier, Georges Vinier, un gazier et plombier est venu sécuriser le gaz sur le site, refaire les installations d'eau et donner un coup de main aux équipes. Lui qui travaille depuis des années avec le Petibonom, n'a pas pu rester insensible à ce coup du sort.

Je donne de mon temps qui est précieux. Au lieu d'aller gagner de l'argent, je suis en train de dépanner et donner un coup de main à Guy. Au moment de l'abondance, j'étais présent. Au moment de la disette, je serai là. Les vaches maigres, on va les manger ensemble.

Georges Vinier, Plombier et gazier

Les fournisseurs partagent la même réaction. Vitalis Théodore, chauffeur livreur met à la disposition du restaurateur 70 sachets de glaçons.

La Mairie du Carbet également est touchée par l'évènement. Des dizaines de plats sont livrés pour les salariés en plein chantier. Au menu: pâtes et sauté de dinde; un peu de réconfort et d'encouragement à persévérer.

Nous sommes avec eux. Il y a eu un moment au mois de novembre où ils étaient solidaires avec nous. Ils nous ont prêté mains fortes en cuisine donc on leur rend aujourd'hui.

Régina Régine, agent polyvalent à la restauration scolaire de la caisse des écoles du Carbet

Il est 13H, le chef, Guy Ferdinand, fait son arrivée. Il sort d'un entretien avec les élus de la collectivité territoriale de la Martinique. Au centre des discussions, le déblaiement de la plage pour que les stigmates d'hier n'entachent pas leur vision de demain nous dira-t-il. 

Le restaurant est officiellement ouvert. Les premiers jours, le service risque d'être chamboulé mais pour Guy Ferdinand, l'essentiel est de continuer l'activité et de rester "debout".