Dévoilée à la veille de Noël, une disposition du projet de décret d'application de la réforme prévoit une réduction de la durée d'indemnisation de 40% si le chômage passe sous les 6%. Et cette disposition surprise suscite la colère des syndicats, mécontents de ne pas avoir été avertis.
Le gouvernement, pourtant, n'a de cesse de mettre en avant la concertation, une nouvelle méthode vantée par l'exécutif depuis les élections législatives. Visiblement, ce projet de décret fait exception.
Une baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi ouvrant des droits à l'assurance chômage à partir du 1er février était prévue, et y figure bien, mais pas ce rabotage supplémentaire de la durée d'indemnisation qui a fait son apparition dans le texte.
Le principe a bien été évoqué par le gouvernement : Olivier Dussopt (Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France), en a parlé en conférence de presse et lors des concertations avec les syndicats. Mais ce qui est vrai, et l'exécutif le reconnaît, c'est que ces deux paramètres – qu'en cas de taux de chômage sous les 6% la durée d'indemnisation serait réduite de 40% – n'ont fait l'objet d'aucune concertation.
En fait, l'arbitrage de ces deux chiffres était encore en discussion avec l'Elysée. Donc le principe était bien connu, mais pas ses modalités. C'est ce qui bien sûr a indigné les syndicats, d'autant plus que cette mesure ne sera pas appliquée, car ce décret est pris pour onze mois. Et au sein de l'exécutif, on le dit : il n'est pas prévu que le chômage baisse autant d'ici la fin de l'année prochaine. Il est actuellement à 7,3%.