Insécurité en Martinique : les élus locaux comptent sur un puissant soutien du gouvernement

Paris: Les membres de la délégation de la Martinique au ministère de l'intérieur et des outre-mer.
Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, confirme que le trafic d’armes et de stupéfiants entre le Venezuela et les États-Unis, fait exploser la criminalité à la Martinique. Depuis le lundi 24 octobre, il est à la tête d'une délégation d’élus à Paris pour tenter d’obtenir plus de moyens pour faire reculer l’insécurité.

Serge Letchimy, président du conseil exécutif, Lucien Saliber, président de l'Assemblée de Martinique, la sénatrice Catherine Conconne, les députés Johnny Hajjar et Jiovanny William, Les conseillers territoriaux Didier Laguerre et Louis Boutrin étaient face à Éric Dupond-Moretti, garde des sceaux et ministre de la justice, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer. Les élus martiniquais demandent des moyens supplémentaires pour faire face à la criminalité en Martinique.

Le trafic d’armes et de stupéfiants entre le Venezuela et les États-Unis débordent sur le territoire martiniquais.

Pour sa part, l'île voisine de Sainte-Lucie est une plaque tournante pour toutes sortes de marchandises illicites. Selon Serge Letchimy, le canal de Sainte-Lucie est devenu un lieu de trafic d’armes.

La précarité provoquée par la crise politique au Venezuela et les problèmes économiques dans la Caraïbe pendant la pandémie sont à la base de la criminalité galopante dans la région.

À la Martinique, les 24 homicides dont 19 par balles sont la preuve de cette "mauvaise spirale".

Selon Serge Letchimy, la Martinique, à son tour, devient une plaque tournante dans le trafic de drogue et d’armes.  

En 2022, 150 armes à feu et plusieurs tonnes de cannabis et de cocaïne ont été saisies.

La délégation des élus de Martinique avec Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et Jean-François Carenco, Ministre délégué aux Outre-Mer.

Un système judiciaire débordé

Lundi 24 octobre 2022, à la sortie d'une réunion avec Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice et garde des sceaux, Serge Letchimy affirme que la vague de criminalité a augmenté le nombre de dossiers judiciaires. Il manque des magistrats.

Selon lui, le ministre de la justice a promis de nommer 3 magistrats supplémentaires dont un qui prendra ses fonctions à Fort-de-France à partir de janvier 2023.

Palais de Justice de Fort-de-France.

On évoque également la nomination d’un magistrat de liaison pour travailler avec le Venezuela, les États-Unis et Sainte-Lucie.

Selon le site web du ministère de la justice, un magistrat de liaison est placé sous l’autorité de l’ambassadeur de France. L’une de ses fonctions est  "d’apporter son concours au traitement des demandes d’entraide pénale et civile internationale, des demandes d’enquête, de transfèrements, des dénonciations officielles et des procédures d’extradition".

Cette nomination n’a pas encore été validée. L’idée serait d’installer le magistrat de liaison à Sainte-Lucie.

Le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, Serge Letchimy aurait, reçu l’assurance du ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti. Ce dernier se rendra en Martinique pour voir la situation en personne. La date de cette visite n’a pas encore été annoncée.