Janvier, mois du "défi sans alcool" pour les buveurs

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La ligue contre le cancer, les associations de prévention et les spécialistes de l’addiction incitent les consommateurs réguliers en particulier, à faire une pause durant ce mois de janvier 2025. L’objectif à long terme est de les éloigner de la bouteille, car chaque année, "49 000 décès et 8 % des cancers sont liés à la consommation d’alcool" en France.

Lancé au Royaume-Uni en 2013, le "défi sans alcool" chaque mois de janvier est l’occasion pour les consommateurs réguliers notamment, de s’interroger sur leur rapport à cette boisson.

Les personnes concernées sont donc encouragées à faire une pause dans leur consommation, après leurs excès durant les fêtes de fin d'année.

Pour Jean-Philippe Labry, éducateur de prévention au CMPAA (Comité Martiniquais de Prévention en Alcoologie et Addictologie), ce défi qui n'est pas encore très connu dans l’île, est un outil supplémentaire pour faire prendre conscience aux buveurs de la nécessité de réduire leur consommation.

"Cela ne va pas se faire du jour au lendemain"

Depuis qu’on en parle [du mois sans alcool - "dry january"], on observe une petite prise de conscience. Certaines personnes disent après les fêtes, pédale douce sur l’alcool jusqu’au carnaval. Malheureusement, on a un calendrier qui est hors du commun et quand on dit fête, le synonyme c'est l'alcool. Ainsi en janvier, tout de suite après le 1er, on a l’épiphanie, puis le carnaval, etc. Mais la remise en cause est réelle chez certains, qui ne vont pas boire comme d’habitude. Et je me dis que quelque part, le "dry january" peut peut-être permettre à d’autres concernés d’adhérer à cette action, pour diminuer petit à petit leur consommation. C’est un outil qui nous donne un coup de main, pour apporter l'information à la population et leur faire rentrer dans une réflexion, mais cela ne va pas se faire du jour au lendemain.

Jean-Philippe Labry

(au micro de Mike Irasque)

Les malades de l'alcool refusent souvent de l'admettre

Selon le chef du service addictologie de l'hôpital de la ville du Saint-Esprit, Louis-Léonce Lecurieux-Lafferronnay, ce challenge n'est pas une mauvaise idée, mais il "doit être encadré médicalement pour les personnes dépendantes à l'alcool". Le médecin spécialisé en alcoologie estime que ce défi (dit "dry january") visant à diminuer sa consommation, comporte de nombreux bienfaits.

Les bénéfices, c’est d’abord au niveau psychologique et social, car la consommation excessive engendre souvent des problèmes familiaux et professionnels ; on peut avoir des accidents domestiques, être confrontés à des rixes dans certains contextes où l’on est alcoolisé (…). Et puis il y a le bénéfice physiologique, puisque l’alcool déshydrate aussi.

Louis-Léonce Lecurieux-Lafferronnay

(interrogé par Mike Irasque)

L’alcool est "largement banalisé"

L’alcool est très présent dans notre environnement et il est "largement banalisé" observe la ligue contre le cancer. Par ailleurs, "49 000 décès et 8 % des cancers sont liés à la consommation d’alcool par an" en France.

Il semble que la motivation à l’arrêt augmente en janvier, suggérant que ce mois semble idéal pour initier une intervention au niveau de la population, telle que celle du défi. Il est possible d’envisager que les potentiels excès pendant les fêtes du mois de décembre et l’envie de "détox" suite à ces excès, associés aux bonnes résolutions de début d’année, soient la meilleure option pour mobiliser un maximum de participants autour d’une campagne "sans alcool" en janvier.

ligue-cancer.net

La consommation d’alcool "augmente indéniablement les risques pour notre santé" rappelle la Ligue. Responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas en France, elle représente la "deuxième cause évitable de mortalité par cancer et la première cause de consultation aux urgences".