L’abondance de candidatures favorisera-t-elle le renouvellement des élus ?

Présentation de la liste Mi Chans Matinik de Yan Monplaisir à Saint Joseph (29 mai 2021).

Depuis zéro heure ce lundi 31 mai 2021, la campagne électorale officielle pour le renouvellement de l’assemblée de Martinique est ouverte. Les candidats ont trois semaines pour convaincre les électeurs. D’autant plus que les enjeux sont marqués par la nouveauté cette année.

La campagne électorale est ouverte. Première nouveauté, elle va durer trois semaines au lieu de deux habituellement. L’idée est de permettre aux candidats de multiplier en toute sécurité les rencontres avec les électeurs. Deuxième nouveauté, chaque électeur pourra disposer de deux procurations au lieu d’une. Objectif : doper la participation qui risque d’être plus faible en raison des risques sanitaires.

Désormais, les listes, déjà en campagne officieuse, pourront officiellement distribuer leurs documents de propagande et sillonner sans entraves le pays.Cette campagne hors du commun prendra fin la veille du vote fixé au dimanche 20 juin. Chacune des 14 listes en lice comprenant 64 femmes et hommes, ce sont 896 personnes qui se présentent devant les 315 000 électrices et électeurs.

Les enjeux politiques de ces élections pour le renouvellement de l’assemblée de Martinique sont, eux aussi, empreints de nouveauté. Tout d’abord, la régénération du personnel politique est à l’ordre du jour. S’il y a autant de listes, c’est que plusieurs concurrents estiment qu’il faut mettre en chantier une nouvelle politique et donc, choisir des élus au profil différent de ceux des sortants.

De nombreux enjeux cruciaux

 

Autre enjeu, l’abstention. Elle risque d’être plus élevée que d’habitude, précisément en raison de l’abondance des candidatures. Un choix trop vaste peut amener certains électeurs à choisir de ne pas choisir. L’attrait de la nouveauté peut impulser la participation, c’est vrai, mais en 2015, pour l’avènement de la collectivité unique, la moitié seulement des électeurs avaient voté.

Le troisième enjeu consiste à surmonter les effets néfastes de la crise sanitaire pour remettre le pays sur les bons rails. L’action de la CTM a été largement conditionnée par cette nécessité durant toute cette année. Un plan a été adopté pour refonder la Martinique. Il sert de programme à la gouvernance sortante. Ces orientations sont fortement contestées par les opposants de l’intérieur, mais aussi par les listes qui n’ont encore aucun élu à l’assemblée.

En filigrane de cette campagne électorale, l’enjeu le plus crucial se résume à la question de savoir qui est le mieux placé pour incarner la modernité et la sérénité dont la Martinique a grandement besoin.