Une définition tout d’abord. Biodiversité : le mot est composé de deux termes. De un, il désigne, la totalité des êtres vivants et l’environnement dans lequel ils vivent ; de deux, les relations complexes, ou interactions, des espèces entre elles et avec leurs milieux. La biodiversité, c’est donc la diversité biologique, ou du vivant, dans la nature, qu’il faut préserver.
C’est l’objectif de la future agence territoriale. Elle sera chargée d’améliorer la coordination entre les acteurs publics et privés oeuvrant dans ce domaine. L’urgence commande d’appliquer le programme politique de l’équipe aux affaires. Laquelle est convaincue que la relance de la Martinique passe nécessairement par l’accélération de la transition écologique.
La Collectivité Territoriale de Martinique va créer cet organisme en collaboration étroite avec l'Office français de la biodiversité (OFB). L’une des missions de cet établissement public placé sous la double tutelle des ministères de l’écologie et de l’agriculture consiste à participer, aux côtés des régions, à la protection et à la mise en valeur des ressources naturelles.
La tâche est immense
Il va sans dire que la tâche est immense dans notre île dont le territoire est soumis à des pressions de toutes sortes. Parmi les facteurs influant sur la diversité biologique, nous pouvons citer l’artificialisation. Il s’agit de transformer un milieu naturel de manière artificielle. Les exemples les plus probants sont l’expansion urbaine et la construction d’infrastructures.
Il convient d’évoquer également les différentes sources de pollution de l’air, du sol, du sous-sol, de l’eau vive. Sans oublier les pollutions créées par l’hyper-luminosité et les nuisances sonores. L’omniprésence du plastique quant à elle affecte la vie de tous les organismes. Enfin, la surexploitation des ressources naturelles obère durablement le renouvellement des écosystèmes.
Bien entendu, les dérèglements du climat ont une influence directe sur les cycles de vie et de reproduction du vivant. Les experts savent depuis longtemps que les écosystèmes constituent des laboratoires à ciel ouvert des conséquences des modifications climatique. Leur observation renseigne sur les effets à terme de ces bouleversements.
L’environnement est constamment menacé
Une autre cause des modifications substantielle des équilibres anciens est l’introduction dans le milieu d’espèces exotiques envahissantes, les tristement connues EEE. Des gestes anodins ou irréfléchis peuvent avoir des suites insoupçonnées sur la cohésion d’un écosystème.
Il reste à savoir comment les militants écologistes voient cette initiative politique de la CTM. Certains estiment que la loi actuelle permet largement de protéger l’environnement des agressions dont il est victime, de poursuivre les contrevenants et de réparer les dégâts causés.
La législation en vigueur est largement suffisante, estime Rosalie Gaschet, la présidente de l’Assaupamar. Elle nous confie que la future agence de la biodiversité s’avère inutile, selon elle. Elle s’appuie sur deux exemples pour se faire comprendre. Primo, "l’existence de la Maison de la mangrove aux Trois-Ilets n’a pas empêché le maire de la commune de délivrer un permis de construire dans une zone protégée".
Deuxio : " le maire de Bellefontaine a passé outre le premier avis défabvorable du préfet pour défricher une parcelle afin d’installer un champ de panneaux photovoltaïques alors qu’il existe une liste riche d’espèces à protéger" nous déclare Rosalie Gaschet. Sa conclusion se veut sans appel : "Ce ne sont pas les lois qui n’existent pas, ce sont les gens qui n’appliquent pas les lois".