Jeudi 13 janvier 2022, les élus présents à l’Assemblée nationale ont voté à l’unanimité une résolution défendue par les députés de La France Insoumise visant à reconnaître l’endométriose comme Affection Longue Durée (ALD) exonérante. Le cas échéant, cette pathologie dont souffre une femme sur dix en France, devrait être prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie.
LFI a en fait pris la balle au bond, deux jours après que le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le "lancement d’une stratégie nationale" de lutte contre la maladie. Cette décision fait suite à un rapport de la gynécologue et députée européenne, Chrysoula Zacharopoulou, à la demande du ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran.
Ce n’est pas un problème de femme, c’est un problème de société (…). C'est un sujet qui me tient à cœur et qui figurait déjà dans mon programme des présidentielles de 2017. Il a donné lieu à un plan d'action en mars 2019, à des travaux de fond, et débouche aujourd'hui sur le lancement de notre première stratégie nationale de lutte contre l'endométriose.
Emmanuel Macron – 11 janvier 2022
L’endométriose est une maladie inflammatoire et chronique de l’appareil génital féminin qui s’explique par le développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes. Il s’agit d’une pathologie complexe, qui touche uniquement les femmes en âge de procréer. Près de 10% d’entre elles sont concernées en France, soit 1,5 à 2,5 millions de malades d’après le ministère de la santé.
Les symptômes varient selon les situations. Il s’agit le plus souvent de douleurs durant les règles ou lors des rapports sexuels.
La "stratégie nationale de lutte contre l’endométriose" vise trois objectifs :
- Investir dans la recherche afin de trouver des traitements thérapeutiques adaptés ;
- Offrir un parcours diagnostic facilement identifiable et accessible sur l’ensemble du territoire ;
- Développer un "réflexe endométriose" auprès de tous les publics.
Satisfaction des associations
EndoFrance, première association de lutte contre l’endométriose créé en France, agréée par le Ministère de la santé, est "bien sûr favorable à l’inscription de l’endométriose dans la liste des affections ouvrant droit à l’ALD 30 et remercie les députés de leur soutien aux patientes dans leur vote à l’unanimité du 13 janvier 2022".
De son côté, l’association endo-form 972 de Martinique participe et organise ponctuellement des salons médicaux et des réunions "pour apporter un autre regard sur l’endométriose et améliorer la relation avec les autres dans la vie quotidienne" précise la présidente, Nataly Dabon. Cette dernière "se réjouie" elle aussi du vote unanime des parlementaires de l'Assemblée.
Cette maladie répétons-le, en plus de la douleur physique que ça apporte, a un impact sur le parcours scolaire et le parcours professionnel des jeunes femmes qui sont atteintes. Nous espérons donc avoir plus de financement pour réaliser tous les projets que nous avons et faire en sorte qu’enfin, nous voyons la lumière au bout de ce long tunnel noir que nous avons connu depuis ces dernières années, où l'endométriose était une maladie taboue. Et que les jeunes dames puissent enfin avoir une meilleure vie, même si on ne peut pas les guérir aujourd'hui, mais au moins améliorer de beaucoup leur qualité de vie.
Charles Quist, gynécologue et président d’honneur d’endo-form 972 – (itw radio de Denis Adenet-Louvet)
L’endométriose est encore méconnue des professionnels de santé, "trop souvent sous-diagnostiquée et assez mal prise en charge". Cela conduit à une errance constatée des patientes atteintes d’endométriose qui peut durer plusieurs années avant la détermination d’un diagnostic, la prise en charge de leurs symptômes douloureux ou l’assistance à la procréation reconnait le ministère des solidarités et de la santé.