L’association anticorruption, "ANTICOR", lance son antenne en Martinique

Réunion des adhérents de l'antenne martiniquaise d'Anticor.
Association créée dans l’Hexagone il y a 22 ans, ANTICOR a officiellement lancé sa déclinaison en Martinique. Rosalie Gaschet, la présidente de l’Assaupamar, a été nommée co-référente de cette antenne martiniquaise. Lors d’une réunion des adhérents ce samedi 2 novembre, la responsable a souligné les priorités de l’association.

À écouter Rosalie Gaschet, les objectifs de l’entité martiniquaise sont limpides. Et des plus ambitieux.

Aujourd’hui nous avons lancé officiellement le groupe ANTICOR 972. Notre mission est de permettre que la Martinique redevienne un pays sain, car la corruption le gangrène. Nous voulons que la Martinique soit un modèle pour le citoyen. Avec le groupe que nous avons mis en place, nous poserons les questions nécessaires pour que le peuple sache comment et pourquoi son argent est utilisé. Nous demanderons aussi une réunion publique, pour que les martiniquais soient au courant de ce qui se fait ici. Dès le départ, nous avons prôné la transparence. Et c’est ce que nous n’avons pas en Martinique. Nous passerons au peigne fin les appels d’offre, les marchés attribués, qui a bénéficié de tels fonds, etc. C’est ça la transparence en politique et ANTICOR 972 veillera à ce que cette corruption disparaisse de notre île.

Rosalie Gaschet, interrogée par Alain Livori

Rosalie Gaschet.

Présent lors de cette réunion Hugues Toussay, le maire du Diamant, est adhérent d’ANTICOR. Il en a expliqué les raisons au nom de valeurs qualifiées "d'essentielles".

Je suis adhérent de cette association qui lutte contre la corruption partout où de l’argent public est géré. En tant que maire je considère que la transparence et la probité sont des piliers essentiels de la bonne gouvernance. Mon adhésion à ANTICOR représente un engagement concret pour affirmer cette volonté de lutter contre la corruption sous toutes ses formes. Cette adhésion n’est pas seulement un acte symbolique, elle permet à la collectivité (diamantinoise, NDLR) de bénéficier de conseils et de bonnes pratiques promues par ANTICOR, afin de garantir une gestion publique intègre et exemplaire. Cela contribue à renforcer la confiance des citoyens envers leur administration. Visiblement je suis pour l’instant le seul maire à avoir adhéré à cette association. Mon souhait serait que davantage d’élus y adhèrent. J’ai fait ce choix en toute conscience et responsabilité. C’est ce type d’action qui permettra de réinstaurer cette confiance.

Hugues Toussay, interrogé par Alain Livori

Une association active et reconnue

L’association "ANTICOR" s’est fait connaître du grand public en 2011, suite à la plainte qu'elle avait déposé dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris durant le mandat de Jacques Chirac.

Par la suite ANTICOR est à l'origine d'enquêtes sur des personnalités politiques de premier plan, comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et l’ancien ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.

ANTICOR est régulièrement auditionnée par le gouvernement et les ministères. L’association diffuse une charte éthique aux candidats et élus à l'occasion de chaque scrutin local ou national et elle décerne chaque année des prix éthiques aux personnes qui se sont particulièrement distinguées dans ce domaine.

ANTICOR intervient régulièrement dans la presse et sur les réseaux sociaux afin d'alerter et de dénoncer des agissements critiquables. L’association engage dès que possible des signalements, voire des procès en justice.