L’avenir des langues dites régionales devrait désormais être garanti par l’État

Le créole dans la vie quotidienne : une place centrale dans l'identité martiniquaise
La langue française a désormais un lieu dans lequel est retracée sa lente évolution durant cinq siècles, jusqu’à sa consécration, en 1992, dans la Constitution. La Cité internationale de la langue française est implantée à Villers-Cotterêts, une petite ville du département de l’Aisne au nord-est de la France, depuis le 30 octobre 2023.

La langue de la France est le français. Au cas où nous l’aurions oublié, le président de la République l’a rappelé dans son discours d’inauguration de la Cité internationale de la langue française. Il a également rappelé que le roi François-Ier a signé à Villers-Cotterêts en 1539 l’ordonnance portant le nom de cette ville. Une décision ayant conféré au français le statut de langue du droit, de la justice et de l’État.

Au fil du temps, cette langue sera accessible à tout le peuple, rappelle le président, et non plus réservée à l’élite. Il n’a pas été jusqu’à dire qu’elle a été imposée dans toutes les provinces et dans les colonies, par le fer et par le feu. Une tâche qui n’a pas totalement réussi, puisqu’il subsiste des langues largement utilisées, comme le basque, le breton, le corse ou l’occitan. Et, bien sûr, les dizaines d’idiomes vernaculaires de nos territoires périphériques.

Discours d'Emmanuel Macron lors de l'inauguration de la Cité internationale de la langue française inaugurée ce 30 octobre à Villers-Cotterêts.

La langue est le ciment d’une nation

Le président a néanmoins insisté sur le fait que la langue française constitue "un ciment qui bâtit l'unité de la nation, sans compter qu’elle rassemble, dans notre unité et notre diversité". À ses yeux, une langue est un élément essentiel de la construction et de la cohésion d’un peuple, d’un pays, d’une nation. Ce en quoi il a parfaitement raison.

Le chef de l’Etat a insisté aussi sur le fait que "toutes les langues sont égales du point de vue de la dignité". D’où son souhait que "les langues régionales soient encore mieux enseignées et préservées, qu'elles trouvent leur place dans l'espace public, en un juste équilibre entre leur rôle d'ancrage de langue régionale et le rôle essentiel de cohésion de la langue nationale".

Il y a donc tout lieu de croire que les 72 langues dites régionales, dont les trois-quarts sont pratiquées dans les territoires d’outre-mer ou transocéaniques, comme nous dirons peut-être à l’avenir, verront grandes ouvertes devant elles les portes des écoles, des administrations, des collectivités et des entreprises.

Les langues dites régionales seront préservées

Ainsi, il faut comprendre que notre créole a de beaux jours devant lui. Il sera protégé par la puissance publique. Il en sera de même pour les langues kanak, le tahitien, le palikur de Guyane ou le shimaoré de Mayotte. Pourquoi douter de la parole présidentielle ?

Il faut comprendre aussi que les efforts sur le sujet des assemblées de Corse et de Martinique, par exemple, seront soutenus et amplifiés. Les langues pratiquées dans ces territoires pourront devenir officielles, être mieux enseignées à l’aide de manuels scolaires et être placées au cœur d’une politique audacieuse de développement des cultures des peuples qui les portent.

En réalité, la défense et illustration des langues de France par le chef de l’État révèlent une évidence. Celle que la France est un État plurinational, au sein duquel cohabitent plusieurs nations, même si elle l’ignore ou le nie. Pour le moment…