Et les députés de Martinique sont …Trois points de suspension ! La réponse est évidente : elle appartient à chacun des électeurs. Au moins, de ceux qui se rendront aux urnes, dans quatre semaines. Il est à espérer que la participation sera plus forte que les dernières fois. Mais il est vrai que nous votons moins pour les députés que pour le président de la République.
C’est le cas dans toute la France depuis l’instauration du quinquennat. Les électeurs ayant porté au pouvoir leur candidat se mobilisent davantage que ses opposants. Rien ne permet de prétendre qu’il en sera de même en 2022, ces législatives se déroulant après une présidentielle surprenante.
Celui qui a terminé à la troisième place, Jean-Luc Mélenchon, appelle le peuple à le nommer Premier ministre. A l’autre extrémité du spectre politique, celle qui a fini à la seconde place, Marine Le Pen, estime que le président réélu doit disposer d’une majorité, dans la logique de l’esprit des institutions de la Cinquième République.
Sur le plan local, les militants mélenchonistes et lepénistes espèrent capitaliser les bons scores obtenus par leurs candidats. La séquence électorale s’étant révélée paradoxale, tout est possible. Ils ne sont pas les seuls à se voir déjà à l’Assemblée nationale.
Un rendez-vous convoité
Ces législatives sont très convoitées cette année encore. A ce jour, 45 prétendants sont sur la ligne de départ. Pour le moment, nous en comptons 15 dans la 1ère circonscription, celle du Centre-Atlantique. Il y a 10 candidatures annoncées pour chacune des trois autres, le Nord, Fort-de-France et le Sud.
Tout citoyen peut se présenter librement à toute élection. La Constitution stipule dans son article 4 notamment : "La loi garantit les expressions pluralistes des opinions". Combien seront finalement retenus, après les formalités administratives au terme de la semaine ? A voir. Pour rappel, nous avions 53 candidats en 2017 et 45 en 2012.
Il reste à savoir quels seront nos députés en mesure d’exprimer à Paris la préoccupation latente de la population. En un mot, la demande d’égalité réelle. Ce qui passe autant par l’affirmation de la présence de la puissance publique que par un certain degré d’autonomie.
Plus d’Etat et moins d’Etat
Nous demandons plus d’Etat – ou plus exactement des institutions publiques plus justes et plus efficaces. Nous voulons aussi davantage de liberté par rapport à la norme centralisatrice. Sur ce dernier point, les textes en vigueur donnent toute latitude aux collectivités locales pour solliciter des responsabilités étendues.
En revanche sur le premier point, celui de l’égalité des droits, le chantier reste ouvert. La loi sur l’égalité réelle de 2017 n’est toujours pas appliquée dans son intégralité. L’Etat hésite encore, en ce qui concerne sa politique de l’Outre-mer, entre "la doctrine réactionnaire de discrimination (…) et la doctrine républicaine de l’intégration".
Des mots prononcés le 12 mars 1946 par le rapporteur de la proposition de loi tendant au classement des quatre vieilles colonies comme départements français. Un certain Aimé Césaire. Un discours loin d’être frappé d’obsolescence. Qui saura le porter au Palais Bourbon ?