"La CTM : une construction en l’état futur d’achèvement... sans garanties de finition ?"

Justin Daniel, professeur de science politique à l'Université des Antilles
Dans une tribune au titre provocateur, le politologue Justin Daniel estime que le "fonctionnement de la CTM est loin d’être stabilisé du fait d’un apprentissage institutionnel d’autant plus délicat qu’il a été faiblement anticipé et peu préparé".
Justin Daniel, professeur de science politique à l'Université des Antilles, tire un premier bilan quatre mois après l'installation de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique). Il explique que cette collectivité ne fonctionne pas très bien et note sévèrement la majorité actuelle : "la relative impréparation de l’équipe arrivant au pouvoir". Il n'est pas plus tendre avec l'ancienne majorité de l'ex Conseil Régional, sans minimiser la responsabilité de tous les élus, "une insuffisante anticipation, dont la responsabilité est partagée par la majorité et l’opposition d’hier et d’aujourd’hui".

Duo, duel ou cohabitation ?

Justin Daniel fait la démonstration que l'organisation des pouvoirs inscrite dans la loi, n'est pas respectée. L'Assemblée de Martinique présidée par Claude Lise "joue un rôle secondaire", alors que le pouvoir entre le président du conseil exécutif et celui de l'Assemblée est bien distinct. "Ce bicéphalisme est potentiellement source de tensions", prévient l'universitaire.

Les délibérations de l’Assemblée sont susceptibles à tout moment d’être entachées d’irrégularités, et donc de recours pour excès de pouvoir devant la juridiction administrative, insiste justin Daniel, "dès lors qu’il n’existe pas une claire répartition des rôles fondée sur le principe de la séparation des pouvoirs. Une telle situation est, en effet, propice à de fréquentes interférences des conseillers exécutifs dans le processus de délibération".

 Voici l'intégralité de la lettre de Justin Daniel