260 pages, 6 auteurs, la collection dirigée par Suzanne Dracius est publiée aux éditions Idem. 4 historiens, un ancien bâtonnier, une femme de lettres montrent et démontrent la cruauté et les méfaits de Napoléon Bonaparte et de ses généraux dans le rétablissement de l'esclavage.
Cette monographie de contributions collectives, intitulée La faute à Bonaparte, met en lumière le rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte alors Premier consul, le 26 mai 1803.
Il a maintenu des populations de la Caraïbe sous le joug du Code noir jusqu’en 1848, au mépris d’un décret d’abolition de l'esclavage adopté par la Convention le 4 février 1794.
L'ouvrage montre la part d’ombre de Napoléon
L'objectif de cet ouvrage collectif est d’exposer le côté obscur de cet homme qui a rétabli l'esclavage.
Depuis mercredi 5 mai 2021, la République célèbre le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte. Ses qualités de "bâtisseur et de législateur" (réorganisation des institutions civiles et administratives, Cour des Comptes, Banque de France, Légion d’Honneur, Code Civil, Code Pénal, lycée, université), sont mises en exergue par la République.
Pour les auteurs de cette monographie collective, ces réalisations ne doivent pas occulter ses erreurs.
Qui sont les auteurs ?
L’éditeur Jean-Benoît Desnel et la directrice de la collection Campus Suzanne Dracius, ont fait appel à quatre historiens, spécialistes de la question coloniale et de l’esclavage.
Il s’agit de René Bénélus, docteur en histoire, Erick Noël, docteur et professeur des universités, Bernard Gainot, maître de conférences honoraire à l’université Paris 1er Panthéon-Sorbonne, et Marcel Dorigny, professeur émérite à l’université Paris VIII.
L'historien auteur de la préface, Pascal Blanchard, est spécialiste du "fait colonial" et de la "décolonisation".
Les femmes apportent leurs analyses avec la juriste avocate honoraire et ancien bâtonnier Danielle Marceline et l’écrivaine romancière directrice de collections, Suzanne Dracius.
L'apport considérable des contributeurs
René Bélénus instruit deux rébellions, celle de saint Domingue et celle de la Guadeloupe et décrit l’attitude négrophobe du système napoléonien. Ce système est basé "sur la haine implacable du nègre". On découvre les atrocités et les brutalités perpétrées par des généraux comme Rochambeau ou Richepance. Ils avaient pour consigne de "tailler du nègre, de massacrer et torturer".
Marcel Dorigny, explique que les intérêts économiques, les ambitions coloniales de Bonaparte, le courant réactionnaire de l’époque ont conduit le consul à restaurer l'esclavage.
L'avocate Danielle Marceline ancien bâtonnier, met en lumière la face obscure du Code Napoléon qui traite les femmes comme des moins que rien.
L'ancienne esclave ne passe pas de l’esclavage à la liberté mais de la propriété du maître à la dépendance du mari, même si celle-ci est moins destructrice.
Devenue personne juridique, la femme esclave, devra attendre des décennies pour que lui soit reconnue l’intégralité́ des droits civils et politiques.
Erick Noël s’emploie à répondre à la question sur la responsabilité de Joséphine de Beauharnais. A-t-elle eu un rôle actif esclavage à la Guadeloupe et en Guyane ?
Bernard Gainot souhaite que les arguments échangés contribuent à l’historiographie et à la recherche historique.
Cette monographie collective de 260 pages, rapporte des faits appartenant à l'histoire, celle de la caraïbe et de l’ensemble français. "Cette figure majeure de l’histoire de France doit être regardée les yeux grands ouverts", souligne le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.