Un rapport sénatorial d’information sur la gestion des déchets dans les Outre-mer est déposé fin 2022. Les sénatrices, Gisele Jourda et Vivianne Malet, chargées d’une mission spéciale, constatent des dysfonctionnements et des lacunes dans le traitement des ordures à la Martinique.
La Martinique est le seul DROM (Département et région d’outre-mer) doté d'une unité d'incinération. Selon le rapport, cette infrastructure aujourd’hui vieillissante, n’est pas bien exploitée. Faute d’investissement programmé, cet outil "connaît de nombreux arrêts techniques qui se répercutent sur l'ensemble de la chaîne de traitement des déchets."
Seule la création d'une troisième ligne au sein de l'unité d'incinération pour consommer des CSR (combustibles solides de récupération) peut permettre la valorisation de certains types de déchets.
La mise aux normes des installations représente un investissement de 80 millions d'euros.
Aujourd’hui les ISDND (installations de stockage de déchets non dangereux) comme à Céron (Sainte-Luce) où les déchets sont enfouis, sont saturées et doivent être mis en conformité.
L'enfouissement est le premier mode de traitement des déchets en Martinique.
Les Martiniquais ne trient pas assez
À la Martinique, la production de déchets par habitant est supérieure à la moyenne nationale or les taux de recyclages sont insuffisants.
Pour inciter la population à faire le tri, le rapport sénatorial préconise la mise en place de déchetteries mobiles et le développement des collectes dans les zones éloignées.
Trop de véhicules hors d’usage dans la nature
En 2015, le député Serge Letchimy, estim qu’il y a 65.000 véhicules abandonnés en Martinique qui ne sont pas dans les centres agréés. Les conséquences sont graves pour le territoire. Les sols et les cours d’eau sont pollués et le paysage est dégradé.
Plus de 20 propositions sont présentées y compris un accompagnement des collectivités territoriales d'Outre-mer pour collecter et traiter les VHU abandonnés dans la nature.
Huit ans plus tard, la collecte des VHU est loin d’être rationnelle.
Insuffisance de ressources humaines
Une insuffisance de l'ingénierie dans les Outre-mer est un frein à l’efficacité sur le plan technique, administratif et financier de la gestion des déchets.
C’est un manque à gagner car la mise aux normes des installations représenterait un investissement de 80 millions d'euros.
Pour mieux dépenser les crédits, il faut lever le verrou de l'ingénierie.
Les problématiques de la gestion des déchets sont répétées dans tous les territoires d’Outre-mer or 80% de la biodiversité française se concentre dans ces zones.
La gestion et la valorisation des déchets doit donc être une priorité pour tous.