Encore une vigilance jaune pour "mer dangereuse à la côte" en cette fin de semaine, ce qui génère habituellement une forte houle. Ce phénomène naturel a souvent détruit des restaurants de plage, en particulier au Carbet. Les professionnels résilients ne renoncent pas pour autant à leur activité.
L’angoisse est partagée chez les restaurateurs installés sur le littoral chaque fois que météo France annonce de la houle sur les côtes. C’est le cas en particulier des professionnels de la plage du Carbet, où plusieurs d’entre eux ont parfois tout perdu à cause de ce phénomène naturel.
Ambroise Kind a dû rebâtir deux fois son établissement, jadis baptisé "La cabane des pêcheurs", puis renommé le Wahoo Café, reconstruit après la houle provoquée par la tempête Maria en 2017.
A chaque fois on a reconstruit, car les assurances ne se mouillent pas, estimant que ce genre d’établissement est trop exposé aux aléas climatiques, donc on sait à quoi on s’expose lorsqu’on est implanté sur le littoral.
C’est pour cela qu’on garde toujours une part de notre Chiffre d’Affaires pour réparer au cas où et il faut aussi avoir de bonnes relations avec son banquier.
C’est aussi pour cela que les investissements sont limités au départ, car une fois que l’entreprise est installée sur la plage, elle est d’abord à la merci de la mer.
"La résilience"
La facture d’une reconstruction peut avoisinée les 100 milles euros. Mais nous assumons les risques encourus.
C’est au nom de la résilience et aussi de la passion qui nous motivent, que nous continuons notre activité.
Autre occupant du bord de mer du Carbet, le Beach Grill, un établissement qui a été lui aussi reconstruit à la suite de la violente houle du mois de septembre 2017. Aujourd’hui, la nouvelle propriétaire se félicite du fait que les installations sont implantées plus en amont de la plage.
La houle de 2017 avait détruit la moitié du restaurant que j’ai repris en 2018.
L’autre moitié est restée debout "grâce" à un cocotier qui trône au milieu de l’espace d’accueil.
Aujourd’hui, les murs ayant été repoussés vers la terre, les vagues viennent mourir au pied de ce même cocotier lorsque la houle se manifeste, ce qui épargne nos installations.
On se sent donc un peu plus en sécurité, même si on est habitué au phénomène.
"Nous restons vigilants"
Et puis la terre n’est pas à nous, donc on ne va pas se plaindre plus que cela.
L’important c’est de poursuivre notre passion professionnelle, mais nous restons tout de même vigilants sur l’état de la mer chaque fois qu’il y a mauvais temps.
"C’est à nous de nous adapter"
Pour protéger ces restaurants à même le sable, l’installation d’un enrochement ou d’une barrière de corail artificielle pourrait être envisagée. Cette dernière est aussi sensée atténuer la houle venant du large et protéger parallèlement le littoral de l’érosion causée par les vagues.
Un rempart d’enrochement ou une digue en béton, pourquoi pas… mais à quel coût ?
Personnellement, je ne suis pas favorable à la destruction pour sauver le littoral avec ses restaurants.
Il faut éviter de recommencer les erreurs du passé.
C’est à nous de nous adapter en préférant des structures légères.
Depuis le début de la crise sanitaire en Mars 2020, en plus de la houle réccurente, les restaurateurs de plage de la côte caraïbes, ont vu leur activité chuter jusqu’à -70%.
Bulletin météo du jeudi 18 mars 2021 pour la Martinique (émis à 16h34 - heure locale)