La Kanaky et la Martinique, "ont en commun des politiques de génocide par substitution", affirment les indépendantistes martiniquais

Fusion symbolique des drapeaux de la Kanaky et de Martinique.
Les organisations anticolonialistes de Martinique sont solidaires des indépendantistes calédoniens. Rassemblées sous le collectif de soutien au peuple Kanak, elles demandent le retrait de la loi sur le dégel du corps électoral. Elles estiment que l'État français, qualifié de "colonial", cherche à maintenir ses intérêts au détriment du développement "des peuples colonisés".

Ce ne sont pas les récents événements en Nouvelle-Calédonie qui ont provoqué le rapprochement des différentes organisations anticolonialistes de Martinique avec celles de Kanaky-Nouvelle-Calédonie.

En réalité, les deux territoires entretiennent des relations régulières depuis 40 ans.

Des liens historiques

En avril 1985, en Guadeloupe, s'est tenue la conférence des dernières colonies françaises avec une forte délégation de militants Kanaks. Ce rassemblement de mouvements politiques nationalistes visait à "déstabiliser le pouvoir français dans les départements et territoires d'outre-mer." Cet événement historique a eu lieu bien avant les accords de Matignon de 1988.

Les liens entre les organisations anticolonialistes de Martinique et celles de Kanaky-Nouvelle-Calédonie ont toujours existé, et les récents événements n'ont fait que les resserrer. Dans une déclaration commune, ils expriment leur solidarité.

Pour ces organisations anticolonialistes de Martinique, la situation en Nouvelle-Calédonie est "le résultat de la stratégie coloniale de la Ve République, de caldochisation démographique, exprimée par le Premier ministre Pierre Mesmer en 1972, qui est restée le fil conducteur de la politique française dans ce pays."

Du point de vue de ces organisations, cette politique n'est pas spécifique à la Nouvelle-Calédonie mais est appliquée dans toutes les anciennes colonies, y compris en Martinique.

La "puissance française coloniale" cherche à préserver ses intérêts économiques et stratégiques pour rendre irréversible sa domination, même dans la perspective de conflits entre puissances rivales.

"Un colonisateur en commun"

"Nous sommes dominés par le même colonisateur" déclare Francis Carole, le président du Palima, le parti pour la libération de la Martinique.

Nous avons un commun des politiques de génocide par substitution de colonisation du peuplement qui ont donné les résultats que l'on connaît en Calédonie. Mais il n'y a pas de similitudes absolues entre nos pays, néanmoins on retrouve les mêmes grands traits d'une politique colonialiste française.

Francis Carole

L'Azerbaïdjan comme allié ?

Sur le thème de l'aspect "colonial de la France", une réunion a rassemblé les organisations politiques de ces territoires avec d'autres mouvements politiques d'outre-mer à l'initiative de l'Azerbaïdjan.

Francis Carole rappelle que depuis les années 80, "les peuples de ces pays se battaient déjà contre "l'Etat colonial et ils n'ont attendu personne pour le faire".

Sur sa page Facebook il justifie les relations avec l'Azerbaïdjan.

Il est de la responsabilité d’un mouvement de libération de chercher les soutiens internationaux dont il a besoin, tant qu’il reste le maître absolu de sa propre lutte.

Francis Carole