Alex : tel pourrait être le nom du prochain cyclone dans notre zone. C’est le premier nom de la liste 2022 des perturbations atmosphériques de l’Atlantique nord. Pourtant, il y une forte probabilité qu’Alex soit baptisé d’ici le 30 novembre, fin de la saison cyclonique 2021.
Une saison qui a déjà vu se former 21 tempêtes tropicales et ouragans. Ce nombre est atteint pour la troisième fois, après 2005 et 2020. L’abondance de ces perturbations atmosphériques dans notre hémisphère est telle que la liste d’identification qui permet de leur attribuer un prénom féminin ou masculin est épuisée.
Cette liste est établie tous les six ans. Elle comprend 21 noms, sachant que les lettres Q, U, X, Y et Z ne sont pas utilisées. Victor et Wanda sont déjà nés, même s’ils ne sont pas devenus des ouragans. Pas moins de 21 cyclones en une saison, le phénomène n’est pas courant.
Selon l’expert Rick Spinrad, de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’équivalent américain de Météo France, "le nombre de tempêtes et d’ouragans s’étant déjà développés cette année dans l’Atlantique Nord est anormalement élevé".
Un nombre de cyclones trop élevé
Toutefois, nous n’avons pas atteint le record absolu de 2020 avec ses 30 cyclones. Et rien ne dit que les suivantes seront plus clémentes. Une raison majeure à cela : le réchauffement climatique.
Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié le 31 août 2021 analyse plusieurs catastrophes naturelles survenues ce dernier demi-siècle. Elles sont cinq fois plus nombreuses de nos jours en raison de l’augmentation constante des températures à l’échelle de la planète.
Or, la multiplication des cyclones entraîne l’augmentation du nombre d’autres phénomènes comme les inondations. Ces réactions en chaîne, fragilisent les zones habitées situées à une faible altitude, les embouchures des fleuves et rivières, les littoraux et les îles un peu partout dans le monde, poursuit ce rapport. Ses rédacteurs écrivent encore que le nombre de phénomènes extrêmes ne cesse de progresser.
Des ouragans de plus en plus violents
En raison des modifications du climat, ils deviendront plus fréquents et plus violents dans de nombreuses parties du monde. Nous y sommes déjà, dans l’Atlantique nord. Notre archipel est régulièrement frappé par les cyclones, même si la Martinique est relativement épargnée par rapport à ses voisins de Dominique, Guadeloupe, Antigue, Porto Rico, Haïti ou Cuba, notamment.
Il en est de même pour la côte sud-est des Etats-Unis, de plus en plus souvent meurtrie par les cyclones. Comme le montre une étude publiée en novembre 2020 dans la revue scientifique Nature, lorsqu'un ouragan touchait terre dans les années 1960, il perdait 75% de son intensité en 24 heures.
Désormais, il ne perd que 50% de sa puissance. Ainsi va le monde, notre monde. Au-delà des discours tenus à la COP 26 à Glasgow, nous vivons déjà en direct les effets néfastes du dérèglement du climat et donc, de la nature.
⇒Pour aller plus loin, deux rapports de l’OMM
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) est un organisme public appartenant au sytème de l'Organisation des nations unies. Elle publie régulièrement des études thématiques portant sur l'évolution du climat. Sont cités dans notre article deux de ces rapports à consulter sur son site internet
"Les catastrophes météorologiques se sont multipliées au cours des 50 dernières années, causant plus de dégâts, mais moins de décès », rapport de l’Organisation météorologique mondiale publié le 31 août 2021.
"État du climat en 2021: des phénomènes météorologiques extrêmes et de lourdes conséquences", rapport de l’Organisation météorologique mondiale publié le 31 octobre 2021