La mangouste, une bête néfaste que le Parc Naturel Régional de Martinique veut éradiquer

La mangouste (image d'illustration).
Entre le 19 et le 23 septembre 2022, des agents du Parc Naturel Régional de Martinique ont traqué des mangoustes. Cette action a été engagée en août dernier sur le territoire de la ville de Sainte-Anne, dans le cadre d’un Atelier Chantier d’Insertion (ACI) contre les "Espèces Exotiques Envahissantes Animales". L’objectif est d’éradiquer ce carnivore "pour la sauvegarde de notre faune endémique".

Plus de 10 agents du PNRM (Parc Naturel Régional de Martinique) étaient à l’îlet Chevalier, sur le territoire de la ville de Sainte-Anne entre le 19 et le 23 septembre 2022, pour débusquer des mangoustes. Cet animal originaire d’Asie, est désormais considéré "néfaste pour de nombreux organismes locaux".

Cette espèce exotique envahissante a été introduite en Martinique entre 1890 et 1891 afin de lutter contre la prolifération des rats et contre le serpent Trigonocéphale (Bothrops lanceolatus). Cependant, elle s’est très bien adaptée à ce nouveau milieu et est désormais néfaste pour de nombreux organismes locaux.

biodiversité-martinique.fr

La mangouste est aujourd’hui présente dans de nombreuses régions (Cuba, Bahamas, Jamaïque, Japon, Hawaii, Costa Rica, etc…). On la trouve dans différents milieux tels que les zones agricoles, les forêts humides ou encore les forêts sèches du littoral indique encore le site biodiversité-martinique.fr dans l’une de ses publications.

48 captures

Pour la seconde fois depuis le mois d’août dernier, des pièges ont de nouveau été posés sur le site saintanais. Au total, les 64 chausse-trappes utilisées lors des deux manœuvres, ont permis de capturer 48 mangoustes et 38 rats.

Cette action a été conduite dans le cadre d’un Atelier Chantier d’Insertion (ACI) contre les "Espèces Exotiques Envahissantes Animales" sur l’île.

Des agents du Parc Naturel Régional de Martinique (PNRM) en train de poser des pièges pour la capture de mangoustes (septembre 2022).

La Mangouste figure en effet sur la liste de l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France), laquelle recense les 100 espèces les plus envahissantes du monde.

Les espèces exotiques envahissantes sont à l’origine d’impacts multiples affectant les espèces indigènes, le fonctionnement des écosystèmes et les biens et services qu’ils fournissent.  Ces espèces sont également à l’origine d’impacts négatifs importants pour de nombreuses activités économiques et pour la santé humaine.

uicn.fr 

Un animal de la tradition

Dans le folklore antillais, des combats de mangoustes et de serpents sont encore organisés ponctuellement. Mais "entre ces deux espèces, c’est la mangouste qui pose le plus problème. Elle s’attaque aux œufs de tortues marines qui viennent pondre sur la partie "au vent" de l’îlet, mais aussi aux nids d’oiseaux, en creusant ou en consommant les œufs" observe le Parc Naturel Régional de la Martinique.

Cette opération d’éradication devrait être reconduite par le PNRM dans les mois qui viennent, à l’encontre d’autres nuisibles.