Vice-championne d’Europe avec son club de Brest Bretagne Handball, championne de France et vainqueur de la coupe de France, la martiniquaise Coralie Lassource (capitaine du BBH) est la capitaine de l’équipe de France qui prépare les J.O de Tokyo. Entretien.
Vous sortez d’une énorme saison avec le BBH, que retenez-vous de cette saison ?
Les résultats de la fin, malgré une saison très longue et difficile, sans nos supporters. Vraiment, je retiendrai le beau parcours de cette saison 2020/2021. Pour être sincère, je n’avais pas gagné de titre en dehors d’une coupe de la ligue avec Issy Paris il y a quelques saisons.
Donc, ces titres de champion de France et la coupe de France ainsi que cette seconde place à la Champion’s League, c’est extraordinaire. J’associe ces trois parcours dans la réussite de notre parcours accompli cette année. C’est historique et c’est vraiment une saison à part que je n’oublierai pas.
Votre parcours européen a suscité un bel enthousiasme...
C’est vrai que c’est une belle performance et de l’intérieur, dans notre bulle, j’ai reçu des messages de partout. À la suite de ça, on a compris ce que pouvait représenter pour le handball féminin français une place en finale.
Nous échouons en finale mais, c’est une première pour un club français et au Brest Bretagne Handball nous sommes fiers de cette saison. Ce parcours va sans doute, on l’espère, permettre de développer le handball français et contribuer à son image en Europe.
Dans la famille Lassource, il y a Déborah (22 ans), votre sœur qui est professionnelle à Paris 92, deux sœurs professionnelles c’est assez rare
Nous, on a baignés très tôt dans le hand, dès que j’ai quitté le Pôle, ma soeur a commencé le hand et elle a un parcours assez similaire au mien. Du coup je la supporte et je l’encourage à continuer dans son parcours. Elle est aussi capitaine donc c’est aussi une fierté pour la famille.
"Il n’y a pas de capitaine type"
Coralie, vous êtes désignée capitaine de cette équipe de France, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est un honneur et une fierté. Je ne m’y attendais pas du tout mais pour moi c’est une fierté d’avoir la confiance du sélectionneur et d’avoir ce rôle-là.
Est-ce que ça a été simple à accepter ou vous a-t-il fallu un temps de réflexion ?
J’ai préféré avoir un petit temps de réflexion car j’avais des échéances importantes avec le BBH et je préférais me concentrer d’abord sur ces objectifs en club avant de penser au capitanat de l’équipe de France.
Être capitaine ce n'est pas qu'un brassard, comment vous pourriez définir le rôle et la mission d'un capitaine dans une équipe puisque vous l’êtes également au BBH ?
Ça dépend en fait de la personnalité. Je ne suis pas une personne qui parle énormément, sur un terrain je me donne à fond. Je crois que ça dépend des gens, moi c’est plus parce que ma personnalité me permet de parler avec tout le monde, avec beaucoup d’empathie et je suis d’humeur égale donc ça correspond au profil recherché par le sélectionneur. Il n’y a pas de capitaine type
.
Martiniquaise, capitaine de l’équipe de France, petit message au monde du handball martiniquais ?
Moi, je veux montrer que le travail paie toujours et c’est le message à transmettre. Quand on travaille dur on arrive à de belles choses. En fait, il ne faut jamais arrêter de travailler, de bosser dur et se donner des chances d’atteindre ses rêves. S’il y avait un conseil ou une recommandation, ce serait celui-là.
"Les J.O, on n’y va pas pour faire de la figuration"
Avec l’équipe de France, vous avez bouclé vendredi 25 juin le premier stage de préparation pour les J.O à Capbreton, qu’en gardez-vous ?
C’était un stage vraiment axé sur la préparation physique, surtout la première semaine. Certaines joueuses ont eu droit à un programme adapté, aménagé puisque nous n’avons pas toutes eu la même fin de saison.
À la fin, certaines des filles de Gyor sont arrivées le 15 juin et, le groupe était au complet et on a pu travailler correctement. Là, on a quelques jours de repos et on retourne en stage à Capbreton finaliser notre préparation à partir du 30 juin.
Dans les prochaines semaines, il faudra travailler dur avec la date de l’entrée aux J.O face à la Hongrie, est-ce une date entourée sur votre agenda ?
On va d’abord poursuivre la préparation avec deux matchs de préparation contre la Norvège pour que l’on soit d’attaque. La date du 25 juillet est celle que nous avons toutes mis sur nos calendriers et dans les cerveaux puisque c’est l’entrée en compétition contre la Hongrie.
ON le sait, les J.O c’est particulier. Toutes les équipes attendent ça tous les 4 ans, ce n’est pas comme un Euro ou un Mondial que nous disputons plus souvent. Ça va être une compétition très dense et très intense mais tout le monde a pour ambition de remporter les Jeux olympiques. On n’y va pas pour faire de la figuration.