La Martinique au sein de la Caricom : quels inconvénients et quels avantages ?

Le siège de la Caricom au Guyana.
La Martinique deviendra le 6e membre associé de la Caricom (Communauté Caribéenne) et la première région francophone à accéder à cette organisation qui regroupe près de 15 millions habitants de la région. Une adhésion historique avec des avantages et des limites.

La Martinique a attendu 11 ans pour enfin intégrer la Caricom. C’était en 2012, que sa demande a été déposée.

Quand le traité d’adhésion sera enfin signé, la Martinique deviendra membre associé, la première île francophone de la Caraïbe à obtenir ce statut.

Elle va rejoindre 5 autres membres associés (territoires britanniques) : les Bermudes, les îles Caïmans, Anguilla, les Turques et Caïcos et les Îles Vierges Britanniques.

En 2014, Serge Letchimy (à droite) encore président du conseil régional de la Martinique s'est rendu à Saint-Vincent et les Grenadines pour appuyer l'adhésion de la Martinique au sein de la Caricom. Il est accueilli par Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines.

Les membres associés sont les États observateurs

Lors des conférences entre les chefs de gouvernement des pays membres, la Martinique sera autorisée à assister aux réunions. Elle n’aura pas le droit de voter.

La Martinique ne pourra pas intégrer le Conseil des relations étrangères et communautaires.

Les intérêts des affaires étrangères de la Martinique sont sous la responsabilité de la France, à travers son excellence Nicolas de Lacoste, ambassadeur à la Caricom, au Guyana et au Suriname.

En 2022, son Excellence Nicolas de Lacoste, ambassadeur de France à la Caricom, Guyana et le Suriname, présente ses lettres de créances à Carla Barnett, secrétaire générale de la Caricom.

La Martinique aura un fauteuil au sein de 29 institutions régionales

La Martinique pourra avancer ses intérêts, proposer des programmes et bénéficier des initiatives déjà en place dans de nombreux domaines.

Les institutions de la Caricom réunissent les syndicats, les secteurs privés, les acteurs du tourisme, les chambres de commerce, les télécommunications, l’aviation, l’éducation, le droit ainsi que les finances à travers la Banque de développement de la Caraïbe (CDB).

Les institutions sont également dédiées aux énergies renouvelables, au changement climatique, la météorologie, la gestion des catastrophes naturelles, la santé publique, la pêche et l’agriculture.

L’IMPACS est l’institution concernée par la sécurité et la criminalité au sein des pays membres de la Caricom.

La libre circulation entre les pays membres de la Caricom

Selon les règles, les ressortissants de la Martinique auraient le droit d’obtenir le "document de voyage" de la Communauté Caribéenne. La Caricom est sur le point de mettre en place un système de libre circulation parmi tous ses membres.

Les modalités pour les ressortissants de la Martinique pour obtenir ce document de voyage n’ont pas encore été élaborées.

La Martinique doit également payer ses droits d’adhésion.

Passeport de Sainte-Lucie, pays membre de la CARICOM avec le sigle de la Communauté Caribéenne

Plus qu'une organisation régionale

Des ambassadeurs de 34 pays ont présenté leurs lettres de créances à la Caricom. Des pays Africains, Asiatiques, Européens, des États d’Amérique du Sud et d’Amérique du Nord entretiennent des relations diplomatiques avec la Communauté Caribéenne, le plus ancien mouvement d’intégration encore en activité dans ces régions en voie de développement.