"En Martinique, 16,1 % des logements sont vacants en 2020, deux fois plus qu’en France hexagonale (8,1 %)". C’est ce que révèle une étude de l’INSEE parue le 16 janvier 2024.
Selon l'institut, le territoire affiche le taux de vacance le plus élevé de toutes les régions de France hors Mayotte, devant la Guadeloupe.
Au total, 34 800 logements sont vacants en Martinique en 2020, dont 60% de maisons et 40% d’appartements.
Entre 2009 et 2020, la part de logements vacants a progressé de 3,4 points en Martinique contre +1,2 point en France hexagonale. Sur cette période, le nombre de logements a augmenté de 12,6 %, alors que la population a diminué de 8,9 %.
Décroissance démographique en cause
Selon l'INSEE, cette part élevée de logements vacants s'explique par la baisse de la population.
En Martinique, la vacance augmente davantage au sein des EPCI en déprise démographique . En effet, entre 2009 et 2020, le taux de vacance progresse au sein de la CACEM (+5,7 points) et de CAP Nord (+3,2 points). Ces deux intercommunalités enregistrent les plus fortes baisses de population sur la période (respectivement -11,9 % et -9,0 %).
Insee
En 2020, c'est à Fort-de-France que l'Insee dénombrait le plus de logements vides au sein de la Communauté d’Agglomération Centre Martinique (17,1 %). La ville affiche la proportion de logements inoccupés la plus élevée (19,5 %) de l’EPCI et perd le plus d’habitants sur la période (-14,9 %).
À Cap Nord où l'on recense 16,8 % de logements inhabités, le taux de vacance atteint son maximum au Prêcheur (28 %), qui est également le taux le plus élevé de l'île.
Le Pays Nord est peu attractif, composé majoritairement de communes rurales où vit une population vieillissante (30,2 % de la population a 60 ans ou plus) et affichant le taux de pauvreté le plus élevé de la Martinique (30,5 %).
En revanche, la part des logements vides est moindre dans la communauté d’agglomération de l’Espace Sud (14,3 %, en augmentation de 0,7 point par rapport à 2009).
Dans cet EPCI, entre 2009 et 2020, la population a diminué à un rythme plus modéré (-5,9 % contre -8,9 % en Martinique). Sur la période, le nombre de logements a progressé de 15,2 % dans le sud, contre 12,6 % sur le territoire.
"Le problème de l’indivision s’ajoute à l’exiguïté du territoire"
L'étude de l'Insee souligne que la Martinique "se heurte à des difficultés dans la gestion du domaine foncier. Le problème de l’indivision s’ajoute à l’exiguïté du territoire. Bien souvent, le patrimoine du défunt appartient à plusieurs individus en biens indivis, ils sont donc propriétaires d’un même bien".
Par conséquent, "de nombreuses successions sont bloquées pour diverses raisons (problème de titre de propriété, mésentente familiale, éloignement des héritiers), avec pour conséquence la multiplication des indivisions datant parfois de plusieurs générations".