La Martinique doit-elle craindre l’expansion de l’intelligence artificielle ?

L'IA ou l'intelligence artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de reproduire des comportements liés aux humains.
Des étudiants de l’Université de Polynésie ont utilisé des programmes d’intelligence artificielle pour tricher lors de leurs examens de fin d’année. Ce qui pose la question du détournement de l’usage des bases de données digitalisées.

Faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle. Bien entendu, puisqu’elle permet de dépasser notre savoir-faire. D’ailleurs, des analyses montrent que des métiers sont menacés de disparition par les robots et les ordinateurs dotés de cette nouvelle forme de programmation informatique.

Cette réponse est la plus facile. Et aussi la plus fausse. Ne serait-ce que parce que le terme "intelligence" ne convient pas pour un robot ou un ordinateur. Ces machines sont incapables de réfléchir, de penser, d’éprouver la moindre. Ils ne sont pas dotés d’une éthique, d’une morale.

Ensuite, ces outils ne peuvent produire qu’à partir de données et d’instructions créées et transmises par un être humain. Les algorithmes n’inventent rien, au contraire de l’humain. Votre ordinateur sera incapable de confectionner votre café à votre place, ni de conduire vos enfants à l’école ou encore moins, de partir en vacances.

Il est vrai que l’IA est sans conteste une formidable innovation. Elle permet de brasser des volumes de données que notre cerveau ne peut pas traiter, ni assimiler. Toutefois, aucune machine, aussi sophistiquée soit-elle, ne peut remplacer le génie humain.

Ne pas confondre effets bénéfiques et effets pervers

En revanche, c’est le détournement néfaste de l’intelligence artificielle qu’il faut anticiper et empêcher. Les craintes concernant son usage sont de même nature que celles apparues lors de l’émergence de l’informatique puis de la robotique. Il est à craindre que des entreprises veuillent optimiser les ressources offertes par l’IA pour perfectionner la rationalisation à outrance du travail.

Plusieurs secteurs d’activité sont déjà impactés par cette nouvelle opportunité de déshumanisation comme les entrepôts géants de logistique, la banque, les assurances, la téléphonie. D’où cette saine décision de l’Union européenne visant à réguler l’utilisation des programmes de l’IA pour prévenir les dérives rendues possibles par l’intelligence humaine, qui sera toujours à la source de la soi-disant intelligence des robots.

Pour ce défi apparemment nouveau, en dépit du fait que l’IA existe depuis une dizaine d’années, les entreprises et les citoyens de Martinique doivent se préparer. Notre relatif isolement et notre réel éloignement des centres d'approvisionnement et de décision sont, paradoxalement, un atout à mobiliser pour anticiper les conséquences néfastes de la robotisation à outrance.