La Martinique en 2040, un pays optimiste à l’avenir radieux

Plage déserte pour cause de confinement en Martinique.
Un peu de prospective ne fait pas de mal, dans le climat de morosité que nous connaissons. À quoi ressemblera la Martinique dans 20 ans ? A l’enfer ou au paradis ?
Mercredi 18 novembre 2040. Vingt ans que je n’étais pas rentré au pays. Valise récupérée, direction la sortie de l’aéroport. Pas de taxi, inutile avec les bus électriques du réseau de transport en commun sur la voie réservée du TCSP. Durant toute la semaine, j’aurai l’occasion de me rendre compte des mutations survenues ces vingt dernières années.

Vingt ans auparavant, une pandémie provoquée par un virus dit "Covid-19" nous a permis de transformer notre paysage économique et politique. De nouveaux discours ont émergé après cette crise sévère qui a plongé la planète dans les ténèbres durant deux bonnes années. Nous avons appris à compter sur nos ressources humaines longtemps sous-exploitées.

Une attitude qui nous a permis de réfléchir à trouver les moyens d’éliminer les traces de chlordécone de nos sols. Dépassés, les élus et les technocrates parisiens des années 2000 ont enfin laissé la place à nos experts, ingénieurs agronomes, biologistes et écologues.

Fort logiquement, les bananeraies ont disparu. L’Europe a trouvé inutile de s’approvisionner chez nous, trouvant meilleur marché ailleurs. Nos agriculteurs ont pu se convertir au bio. Ils fournissent fruits et légumes sains sur les marchés et dans les grandes surfaces. Certains exportent même au Canada et en France.
 

De profondes mutations en 20 ans


Le déclin démographique a enfin été enrayé. Plusieurs milliers d’immigrants venus de Cuba, d’Haïti et de Sainte-Lucie ont été accueillis à bras ouverts. Leurs enfants repeuplent nos écoles. Leurs parents occupent aussi bien les emplois les moins qualifiés que les plus recherchés.

L’hôpital a été sauvé de la faillite. Le chômage a été jugulé. Les start-ups qui pullulaient jadis sont devenues des entreprises performantes. Le savoir-faire de nos ingénieurs, la majorité étant des femmes, est recherché dans le monde entier.

Quant aux catastrophes naturelles, notre proverbiale imprévoyance a été surmontée avec la mise hors d’eau de l’île. Les ouragans sont plus rares et plus puissants, mais les dégâts matériels qu’ils occasionnent sont limités, l’abri paracyclonique étant obligatoire partout. Les tremblements de terre ne nous font plus peur. Pas un bâtiment public ou privé qui ne soit construit aux normes parasismiques.

La présidente du Conseil de Martinique, Emeline Aboulicam, vient d’être élue à la présidence tournante annuelle de la Confédération caraïbe. Elle travaille aussi en harmonie avec Chantal Delannay, la première présidente de la toute nouvelle VIe République. La concorde et le consensus constituent la nouvelle idéologie martiniquaise.

Les rêves sont libres, n’est-ce pas ? En me réveillant ce matin, je me suis entendu me dire : vivement 2040 !