Trois événements à forte résonance médiatique survenus dans les premiers jours de décembre 2020 à Paris, sans lien entre eux, suscitent une réflexion sur les formes que représentent le racisme et l’ostracisme, encore bien vivaces en Europe.
Coup de tonnerre dans le ciel serein de la planète football, le 8 décembre 2020. Au Parc des Princes, le match entre le Paris-Saint-Germain et l’équipe turque de Basaksehir Istanbul est arrêté à la 16e minute. Le quatrième arbitre désigne à l’arbitre central l’entraîneur adjoint de l’équipe turque, un Camerounais, par le mot "nègre". Protestations, explications confuses, carton rouge, rien n’y fait. Les deux équipes rentrent au vestiaire.
C’est la première fois que des footballeurs professionnels protestent de la sorte contre le racisme latent dans leur milieu. D’où la résonance mondiale prise par la controverse. Elle efface quelque peu les effets attendus du autre événement sur la même thématique.
Quelques jours plus tôt, le 4 décembre, le président de la République, dans une interview au site d’informations en ligne Brut, déclare souhaiter disposer d’une liste de 300 à 500 personnalités historiques noires ou arabes issues des banlieues ou de l’immigration. Objectif : rebaptiser certaines rues ou dresser des statues pour illustrer la diversité de la société française.
Le troisième événement symbolique sur le sujet de l’ostracisme survient le 9 décembre. Le bureau de l’Assemblée nationale décide de renommer deux salles du Palais Bourbon, où siègent les députés. L’une d’elles portera le nom d’Aimé Césaire. Le projet date de 2018, mais avait été repoussé. C’est enfin acquis.
Sans lien entre eux, hormis leur proximité dans le calendrier, ces trois faits révèlent une réalité intangible : le racisme contre les Noirs et l’ostracisme contre les immigrés persistent au-delà du supportable en Europe. Combattre ces fléaux passe par une mobilisation constante pour l’égalité des droits entre tous les humains.
Par exemple, en s’appropriant l’héritage de trois intellectuels martiniquais de stature mondiale. Frantz Fanon nous apprend à déconstruire le mécanisme de la domination du Blanc sur le Noir. Lire, par exemple, Peau noire, masques blancs (Éditions du Seuil, 1952). Édouard Glissant nous enseigne que le monde est riche parce que créolisé. Lire, notamment, son Traité du tout-monde (Éditions Gallimard, 1997).
Aimé Césaire nous explique, dans Discours sur le colonialisme (Éditions Réclame, 1950, puis de multiples rééditions) : "Une civilisation qui s’avère incapable de combattre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente". Nous avons cet excellent matériau à notre disposition. Pourquoi ne pas l’offrir à nos frères d’Europe ?
C’est la première fois que des footballeurs professionnels protestent de la sorte contre le racisme latent dans leur milieu. D’où la résonance mondiale prise par la controverse. Elle efface quelque peu les effets attendus du autre événement sur la même thématique.
Quelques jours plus tôt, le 4 décembre, le président de la République, dans une interview au site d’informations en ligne Brut, déclare souhaiter disposer d’une liste de 300 à 500 personnalités historiques noires ou arabes issues des banlieues ou de l’immigration. Objectif : rebaptiser certaines rues ou dresser des statues pour illustrer la diversité de la société française.
Le racisme, né en Europe, y persiste encore
Le troisième événement symbolique sur le sujet de l’ostracisme survient le 9 décembre. Le bureau de l’Assemblée nationale décide de renommer deux salles du Palais Bourbon, où siègent les députés. L’une d’elles portera le nom d’Aimé Césaire. Le projet date de 2018, mais avait été repoussé. C’est enfin acquis.
Sans lien entre eux, hormis leur proximité dans le calendrier, ces trois faits révèlent une réalité intangible : le racisme contre les Noirs et l’ostracisme contre les immigrés persistent au-delà du supportable en Europe. Combattre ces fléaux passe par une mobilisation constante pour l’égalité des droits entre tous les humains.
Par exemple, en s’appropriant l’héritage de trois intellectuels martiniquais de stature mondiale. Frantz Fanon nous apprend à déconstruire le mécanisme de la domination du Blanc sur le Noir. Lire, par exemple, Peau noire, masques blancs (Éditions du Seuil, 1952). Édouard Glissant nous enseigne que le monde est riche parce que créolisé. Lire, notamment, son Traité du tout-monde (Éditions Gallimard, 1997).
Aimé Césaire nous explique, dans Discours sur le colonialisme (Éditions Réclame, 1950, puis de multiples rééditions) : "Une civilisation qui s’avère incapable de combattre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente". Nous avons cet excellent matériau à notre disposition. Pourquoi ne pas l’offrir à nos frères d’Europe ?