ANALYSE. L’industrie, une chance et un signe d’espoir pour le développement de la Martinique

Ces dernières semaines, le débat public, tourne beaucoup autour du changement de modèle de développement économique de la Martinique. La Semaine de l’industrie tombe à point nommé. Elle est organisée dans toute la France, mais elle a une résonance particulière pour nous. Ne serait-ce que pour se rappeler que l’industrie est le moteur du développement de tout pays.

Ce secteur ne cesse de se développer ici pour y contribuer, même s’il reste moins important que la consommation de produits importés. L’industrie représente environ 15% des emplois et 15% du produit intérieur brut. Elle est appelée à se développer selon les besoins des consommateurs qui ne satisfont pas toujours des produits venus d’ailleurs, surtout si leur équivalent est Made in Martinique.

Sans remonter dans le temps, il convient de se rappeler que la production de sucre et de rhum a fortement contribué à l’expansion économique de la métropole coloniale. Nous sommes un territoire industrialisé, même partiellement, depuis les origines. Au fil du temps, l’industrie s’est diversifiée, surtout durant ce dernier demi-siècle.

Un secteur en expansion en dépit des difficultés

Ainsi, en 1970, le Conseil général modifie les modalités de l’octroi de mer. Il décide de taxer fortement les produits importés concurrençant ceux fabriqués sur place. Une décision politique de longue portée, puisque nos entreprises bénéficient encore de ce dispositif protectionniste.

Bien sûr, nous ne pouvons pas produire tout ce dont les consommateurs ont besoin. Bien sûr, notre territoire reste fortement dépendant de l’extérieur pour ses approvisionnements, en raison de son étroitesse et de son éloignement des marchés. Ce qui n’empêche pas d’élaborer et de vendre des produits de substitution aux importations. Cette stratégie gagnante est portée depuis cinquante ans par les pouvoirs publics.

Ce qui a permis une réelle diversification après le déclin de l’industrie sucrière des années 1960 dans plusieurs filières : agro-alimentaire, chimie, ameublement, énergie, imprimerie, métallurgie, matériaux de construction, numérique, transition énergétique, recyclage.

Une belle marge de manœuvre pour le secteur secondaire

La production industrielle dispose d’une réelle marge de progression, les consommateurs ayant pris conscience qu’elle entraîne la Martinique dans un cercle vertueux. L’augmentation de la production entraîne la création d’emplois hautement qualifiés et bien rémunérés, la hausse des investissements et au-delà, la stabilité sociale.

L’industrie est également indispensable parce qu’elle valorise des matières premières disponibles localement et propose des produits de grande qualité adaptés au goût des consommateurs. En outre, les entreprises du secteur ont une taille humaine, fondées et animées par des femmes et hommes pouvant démontrer leurs capacités d’adaptation aux nombreux aléas économiques, naturels et politiques.

La Semaine annuelle de l’industrie représente une occasion idéale pour que chacun puisse comprendre en quoi la production martiniquaise est un motif de fierté et un signe d’espoir en l’avenir.