Tout augmente. Notre porte-monnaie s’en est aperçu. Sur le marché mondial, les prix du gaz, du pétrole, du cuivre, du zinc, de l’acier ou du bois s’envolent. Le constat est le même pour les denrées alimentaires tel que le blé, le café, le maïs. La plupart des experts avancent deux causes principales pour expliquer ces hausses des prix de ces produits entrant dans la fabrication de multiples autres.
Tout d’abord, la pandémie. Après le freinage de la production et des échanges commerciaux, la reprise pointe ici et là, mais partiellement. La planète est encore globalement au ralenti, même si la consommation repart dans les zones les plus riches notamment en Amérique du nord, en Europe de l’ouest et en Chine. La demande en produits manufacturés est stimulée dans ces régions. L’industrie et l’agriculture intensive retrouvent progressivement les niveaux d’avant la pandémie.
La deuxième raison de la flambée des prix tient aux dérèglements du climat. La succession d’épisodes caniculaires et d’inondations provoque des catastrophes chez les agriculteurs. Les céréales sont parmi les produits les plus affectés par les variations de température. Le blé a augmenté de 40% ces douze derniers mois. Il entre dans la composition de deux aliments de base, le pain et les pâtes alimentaires, des produits largement consommés en Martinique...
Une inflation mondiale
Ces marchandises arrivent par bateau or, le coût du fret maritime ne cesse d’augmenter entre l’Asie et l’Amérique. En d’autres termes, les consommateurs martiniquais sont, eux aussi, victimes de l’inflation mondiale constatée cette dernière année sur certaines matières premières. C’est ainsi qu’il faut comprendre les hausses de produits stratégiques comme le gaz et le pétrole. Nous ne sommes pas les seuls au monde à nous plaindre de leur renchérissement.
Nous essuyons ici une hausse de 67% en deux ans du prix de la bouteille de gaz butane domestique. Il faut se rappeler que celle-ci est remplie par une matière première importée. Laquelle est très fortement demandée partout sur la planète. Les principaux pays producteurs (États-Unis, Russie, Canada, Iran, Qatar et Norvège), préfèrent vendre leur gaz naturel à la Chine avec ses 1,4 millions d’habitants, plutôt qu’à l’Europe, qui paie moins bien.
Scénario identique pour le pétrole
Résultat : les prix prennent la tangente. Le même scénario est constaté pour le pétrole. Les principaux producteurs, les pays du Golfe, les États-Unis et la Russie, refusent d’augmenter leurs livraisons pour les conformer aux besoins exprimés par les pays consommateurs. Selon la loi de l’offre et de la demande, le cours du baril augmente mécaniquement.
Cette tendance peut durer longtemps. Le pétrole est condamné, en tant que source d’énergie. D’ici un demi-siècle, les réserves seront épuisées. Les producteurs préfèrent accumuler des revenus aujourd’hui pour mieux affronter une baisse de leurs rentrées de devises après-demain.
Au final, la Martinique est condamnée à payer de plus en plus cher son gaz, son pétrole et par conséquent, une série d’autres produits. Les pouvoirs publics peuvent amortir, ponctuellement, les hausses de prix. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : il nous est impossible de nous extraire de la dynamique de l’économie mondiale.