La nouvelle ministre recherche des solutions à nos problématiques : un vent nouveau se lève-t-il sur l’Outre-mer ?

Yaël Braun-Pivet, nouvelle ministre des Outre-mer.
La vie chère est le chantier prioritaire de la nouvelle ministre des Outre-mer. Yaël Braun-Pivet entend consacrer un volet entier concernant nos collectivités au sein du futur projet de loi sur le pouvoir d’achat, le premier sur lequel les futurs députés vont plancher.

Le projet de loi sur le pouvoir d’achat est le premier texte que souhaite voir adopter le chef de l’Etat réélu. Il l’a inspiré lui-même. Les députés auront à en connaître dès leur installation. Objectif : contribuer à enrayer l’appauvrissement de la population. Cette promesse de campagne est considérée comme une obligation morale par le président réélu. Il semble avoir compris qu’il s’agit de la première préoccupation exprimée par les citoyens.

Logiquement, la cherté du coût de la vie est placée sur le haut de la pile des dossiers de la ministre des Outre-mer. Il s’agit d’une constante dans nos différents pays. Les surcoûts de toutes les marchandises et de tous les services constituent une donnée permanente de notre quotidien depuis des temps immémoriaux.

Une constante de nos territoires

L’étroitesse du marché, l’éloignement des centres de production et des zones d’approvisionnement, la faiblesse de nos exportations et le régime fiscal inégalitaire sont à la base de la vie chère dans nos territoires. Les correctifs prendront du temps à être appliqués. Ceci implique de renoncer à des situations acquises et à des habitudes ancrées.

Par exemple, les monopoles commerciaux empêchant la libre concurrence. Par exemple, la monoproduction de la banane aux Antilles, gênant l’autosuffisance alimentaire. Par exemple l’octroi de mer, renchérissant le prix des produits importés mais servant à compenser l’insuffisance des dotations de l’Etat à nos collectivités.

L’heure des remises en cause est-elle venue ? L’heure de la modernité économique est-elle arrivée ? À entendre ses premières déclarations, Yaël Braun-Pivet est disposée à rechercher des solutions à nos problématiques.

La ministre se dit à l’écoute 

Elle se dit animée "d’une volonté farouche de nouer le dialogue et de construire avec les habitants, avec les élus et avec l'ensemble des acteurs - qu'ils soient économiques, associatifs, sociaux - des solutions pour l'avenir".

Elle est prête à rencontrer les présidents des régions ultrapériphériques françaises. Ils ont signé la semaine dernière à Madiana l’Appel de Fort-de-France. Un texte dans lequel les exécutifs de La Réunion, Mayotte, Saint-Martin, Guadeloupe, Guyane et Martinique réclament à l’Etat de domicilier le pouvoir de décision et d’engager un autre développement de ces territoires. 

La tâche de la ministre sera facilitée, si l’on peut dire, du fait qu’il existe des dizaines de rapports sur les pistes de solution visant à refonder l’économie de nos territoires dans deux directions. Tout d’abord, la rendre moins dépendante de l’extérieur. Puis lui permettre de créer des emplois qualifiés et rémunérateurs.

Il y a de quoi dire et faire 

Nous ne comptons plus les missions, colloques, congrès, symposiums et autres états généraux ayant mis l’accent sur la nécessité de libérer les forces productives et d’accumuler le capital financier et humain dans nos différents pays pour les faire entrer, enfin, dans le 21e siècle. 

Pourtant, le temps passe, l’impatience gagne et la désespérance s’amplifie. L’inertie des détenteurs du pouvoir empêche les forces vives de nos territoires périphériques d’offrir à leurs habitants des perspectives différentes que la pauvreté, le chômage, l’exil forcé. Sans oublier leurs corollaires : la frustration, la colère, le ressentiment.

La nouvelle locataire de la rue Oudinot se dit à nous accompagner dans nos efforts pour rompre la fatalité du marasme permanent. Il y a de quoi dire. Et, surtout, de quoi faire.