D’ici 2050, dans moins de trente ans, un milliard d’habitants de la planète est susceptible de vivre sur des littoraux risquant d’être submergés. Et ceci, quelque que soit le rythme des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. C’est l’une des leçons du dernier rapport du GIEC.
Deuxième leçon : l’augmentation du niveau des océans aggrave les conséquences néfastes des tempêtes, sous toutes les latitudes, et non plus seulement dans les zones équatoriales et tropicales.
Les catastrophes qui vont se généraliser sur la planète sont déjà bien réelles dans plusieurs régions. Le nord-est brésilien, l’Asie du sud-est, la Méditerranée, le centre de la Chine et quasiment toutes les côtes vont subir les impacts de catastrophes simultanées : sécheresse, canicule, cyclone, incendies, inondations.
Le monde n’est pas prêt
Les climatologues du GIEC estiment que « le monde n'est pas prêt, car le réchauffement va plus vite que les mesures pour s’adapter aux conséquences ». Les nécessaires adaptations à cette réalité sont variées. Par exemple : l’exploitation de variétés anciennes de cultures agricoles plus résistantes que celles d’aujourd’hui, la réhabilitation des mangroves, l’édification de digues, la plantation d’arbres dans les villes afin d’ouvrir des couloirs de rafraîchissement.
Ceci dit, personne n’a la moindre garantie que ces expérimentations menées ici et là auront des résultats tangibles. Le GIEC attire notre attention sur les effets contre-productifs de décisions prises de bonne foi. Exemple : la construction d’une digue de protection contre un tsunami. Ceci peut conduire à se sentir en sécurité, mais si la zone protégée est aménagée, le risque n’est que déplacé, et non pas annulé.
Le rapport se conclue sur le fait que notre environnement naturel n’est pas le seul à subir les conséquences du réchauffement climatique. La santé des populations sur tout le globe est également percutée. Durant ces prochaines décennies, nos descendants vivront l’extinction probable de 3 à 14% des espèces terrestres si la température moyenne dépasse la valeur de référence de 1,5 degré.
Il est déjà trop tard
Parmi les scénarios crédibles, l’augmentation exponentielle du nombre de victimes potentielles de la dengue, propagée par un moustique désormais présent sous des latitudes plus froides que les tropiques. Il en va de même pour plusieurs types de maladies transmises par des virus encore inconnus.
En un mot, il est trop tard, selon le GIEC. Nous avons atteint un point de basculement dans plusieurs zones de la planète. Nous sommes collectivement incapables de modifier notre mode de vie, à l’origine de la dégradation de la planète que nous laissons dans un piteux état aux générations à venir. Que faire ?
Les climatologues nous invitent à prendre conscience au plus vite de la gravité du drame. Puis, dans un second, à agir concrètement pour ralentir ou atténuer les effets dévastateurs d’une situation que nous avons créée par notre inconscience. Y sommes-nous disposés ? L’avenir de l’humanité se joue aujourd’hui.