La pose de la nouvelle canalisation de l’usine d’eau de Vivé est reportée

Canalisation d'eau à Séguineau au Lorrain.
La réunion plénière de l’Assemblée de Martinique des 5 et 6 mai 2020 s’est terminée sur un compromis à propos des travaux de pose de la nouvelle canalisation de l’usine de production d’eau de Vivé, au Lorrain.
Le dossier numéro 17 de l’ordre du jour de la dernière réunion plénière de l’assemblée délibérante de la CTM a donné lieu à de longs et riches débats. Les élus devaient valider une convention de décembre 2019 passée entre la Collectivité Territoriale de Martinique et CAP Nord. Son objet : des travaux d’un montant prévisionnel de 5 millions d’euros sur 18 mois pour deux opérations techniques complexes conjointes.

Première opération : la pose par la CTM d’une canalisation de 80 centimètres de diamètre sur 2 kilomètres le long de la RD 22 et de la RN 1 afin de remplacer la canalisation détruite par un glissement de terrain en 2009. Un ouvrage d’une longueur de 83 mètres passant sur une exploitation agricole jouxtant l’usine de production d’eau. Son propriétaire a concédé une servitude à l’ancien Conseil général, puis à la CTM.Depuis la casse importante de 2009, les collectivités ne cessent d’effectuer des réparations provisoires. Il convient de remplacer cet ouvrage ancien devenu inutile par un nouveau, mais selon un autre tracé, contournant le terrain privé. La CTM a choisi la solution de l’enfouissement de la nouvelle canalisation de gros débit sous la chaussée des deux routes à proximité de l’usine. Ce qui mettrait la collectivité à l’abri de toutes pressions émanant du propriétaire foncier.
 

Deux opérations complexes conjointes


La deuxième opération consiste pour CAP Nord à poser une canalisation de 20 centimètres de diamètre sur 420 mètres le long de la RD 22. Cet ouvrage est destiné à alimenter les réservoirs situés au Lorrain, à Vallon et au bourg. A terme, les réservoirs anciens seront remplacés.

Finalement, l’assemblée reporte sa décision à la prochaine réunion plénière. Elle donne mandat au président du conseil exécutif de négocier avec le propriétaire du terrain de Séguineau. Celui-ci demande une indemnisation de 225 000 euros et promet d’arrêter toutes les actions judiciaires en cours.

Une offre matérialisée dans un courrier adressé au président du conseil exécutif, Alfred Marie-Jeanne. Une fois son rapport présenté par Daniel Marie-Sainte, conseiller exécutif chargé des travaux, le président de l’Assemblée, Claude Lise, produit la lettre du propriétaire. Un long débat s’ensuit sur l’opportunité de réaliser les travaux selon les préconisations du rapport ou de les reporter après la négociation.
 

Les élus choisissent de négocier


Cette option est choisie à l’unanimité des 46 élus (sur 51) présents. Une décision d’autant plus logique après la mise au point du maire du Lorrain, Justin Pamphile. Littéralement courroucé de n’avoir jamais été consulté sur ce dossier, il se dit prêt à interdire les travaux dans sa commune.
Le réseau d'eau potable sur la route nationale au Lorrain (image d'illustration).
Le chantier va gêner considérablement l’activité économique de la ville. Il est d’autant plus opposé au chantier que des travaux importants ont été réalisés en 2019 pour enfouir sous la chaussée de la route traversant le centre-ville les câbles électriques alimentant les éoliennes de Marigot.

Plusieurs élus insistent sur la nécessité de négocier avec le propriétaire. Finalement, le conseiller exécutif retire son rapport, assurant que le président Marie-Jeanne lui a confié qu’il est prêt à la négociation. Le projet d’enfouissement des canalisations est suspendu. Daniel Marie-Sainte insiste par ailleurs sur le caractère fragile, sur le plan géologique, du terrain de Séguineau. Il s’appuie sur des expertises pour informer l’assemblée qu’un glissement de terrain analogue à celui de 2009 n’est pas exclu. Il se dit perplexe quant à l’option de pose d’une nouvelle canalisation sur le même site. La discussion est reportée jusqu’à la prochaine réunion plénière de l’Assemblée de Martinique. Les élus seront mieux informés pour décider de la nature des travaux à effectuer visant à sécuriser la production d’eau à l’usine de Vivé.