La commémoration de la signature de l’armistice mettant fin à la Première guerre mondiale, le 11 novembre 1918, est l’occasion de se pencher sur les transformations du paysage politique, économique et social dans la colonie.
La Première Guerre mondiale reste un moment majeur dans le lent processus de l’assimilation. Une doctrine qui prend corps au début du 20e siècle. Les peuples de l’empire colonial peuvent enfin montrer leur attachement à la mère-patrie, grâce notamment à la loi sur le service militaire obligatoire.
Ce texte adopté en 1913 est la traduction juridique d’une volonté politique, le paiement de "l’impôt du sang". Une expression de l’époque signifiant le souhait de se battre voire de mourir pour la patrie, comme preuve de notre statut de citoyen français de plein droit.
Après une dizaine d’années d’hésitations, les jeunes hommes des possessions lointaines peuvent enfin être incorporés sous les drapeaux. Pourtant, la haute hiérarchie militaire voit d’un mauvais œil les soldats créoles, soi-disant physiquement faibles et inaptes à la rigueur militaire. Or, un an après le début des hostilités, l’état-major change de position et décide de recruter massivement dans tout l’empire.
La guerre devait être rapidement gagnée selon les généraux français. Bien au contraire, elle sera longue et meurtrière. Le Conseil général et la plupart des maires étant favorables à l’assimilation, ils poussent les jeunes hommes à partir au front. Ceux qui s’opposent à la guerre, les socialistes en premier lieu, sont mis en minorité.
La revendication de l’égalité des droits, née à la fin de la période esclavagiste, trouve enfin une traduction concrète. Au total, 9 000 soldats partent au front, et près de 2 000 y sont tués. Pendant ce temps, l’île vit une situation économique et sociale paradoxale.
L’approvisionnement venant des ports français devenu compliqué, les pénuries de produits de consommation courante sont la règle. La population, déjà miséreuse, s’appauvrit davantage. Pourtant, la production de sucre et de rhum atteint des records. Il faut alimenter les soldats en alcool et suppléer à la baisse de la production de sucre de betterave.
La modernisation de l’industrie sucrière s’accélère. Les planteurs et les propriétaires d’usine s’enrichissent. Le prolétariat industriel devient une force émergente dans les luttes syndicales qui se multiplient.
Les historiens estiment que la Première Guerre mondiale en Martinique est une période de profondes mutations sociales. Une époque encore méconnue. Il est grand temps de s’y intéresser, en surmontant deux handicaps hérités de cette époque : l’oubli et l’ignorance.
Ce texte adopté en 1913 est la traduction juridique d’une volonté politique, le paiement de "l’impôt du sang". Une expression de l’époque signifiant le souhait de se battre voire de mourir pour la patrie, comme preuve de notre statut de citoyen français de plein droit.
Après une dizaine d’années d’hésitations, les jeunes hommes des possessions lointaines peuvent enfin être incorporés sous les drapeaux. Pourtant, la haute hiérarchie militaire voit d’un mauvais œil les soldats créoles, soi-disant physiquement faibles et inaptes à la rigueur militaire. Or, un an après le début des hostilités, l’état-major change de position et décide de recruter massivement dans tout l’empire.
Les soldats créoles enfin incorporés dans l’armée
La guerre devait être rapidement gagnée selon les généraux français. Bien au contraire, elle sera longue et meurtrière. Le Conseil général et la plupart des maires étant favorables à l’assimilation, ils poussent les jeunes hommes à partir au front. Ceux qui s’opposent à la guerre, les socialistes en premier lieu, sont mis en minorité.
La revendication de l’égalité des droits, née à la fin de la période esclavagiste, trouve enfin une traduction concrète. Au total, 9 000 soldats partent au front, et près de 2 000 y sont tués. Pendant ce temps, l’île vit une situation économique et sociale paradoxale.
L’approvisionnement venant des ports français devenu compliqué, les pénuries de produits de consommation courante sont la règle. La population, déjà miséreuse, s’appauvrit davantage. Pourtant, la production de sucre et de rhum atteint des records. Il faut alimenter les soldats en alcool et suppléer à la baisse de la production de sucre de betterave.
La modernisation de l’industrie sucrière s’accélère. Les planteurs et les propriétaires d’usine s’enrichissent. Le prolétariat industriel devient une force émergente dans les luttes syndicales qui se multiplient.
Les historiens estiment que la Première Guerre mondiale en Martinique est une période de profondes mutations sociales. Une époque encore méconnue. Il est grand temps de s’y intéresser, en surmontant deux handicaps hérités de cette époque : l’oubli et l’ignorance.