La Primaire populaire ne sera pas suffisante pour réunir la gauche de Martinique

Les candidats à la primaire populaire : Anna Agueb-Porterie, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise, Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira, (de gauche à droite).
Depuis jeudi 27 janvier 2022 10 heures (à Paris), et jusqu'à 17h (à Paris) dimanche 30 janvier 2022, les 466 895 électeurs inscrits à la primaire populaire sont invités à choisir le ou la candidat(e) idéal(e) pour représenter la gauche à l'élection présidentielle.

Sept personnalités, Anna Agueb-Porterie, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Charlotte Marchandise, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Larrouturou et Christiane Taubira, sont soumises au vote des 466 895 électeurs inscrits à la primaire populaire. 

Un scrutin en ligne, qui se tient entre le jeudi 27 janvier 2022, 10 heures (à Paris) et le dimanche 30 janvier 2022, 17 heures (à Paris). Il désignera le candidat soutenu par la Primaire populaire de la gauche pour l'élection présidentielle de 2022.

Trois candidats déjà en campagne, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne reconnaîtront pas le résultat du scrutin populaire. 

Une position qui n'a pas empêché la Fédération Socialiste de Martinique a incité ses militants à s'inscrire et à voter pour leur "candidate socialiste qui est Anne Hidalgo".  

C'est une démarche militante, de citoyen, qui est intéressante. Et ce, même si elle n'a pas trouvé d'écho auprès de toute la classe politique de gauche. C'est dommage. La gauche va une fois de plus partir divisée. Nous espérons que dans les prochains mois, cet appel populaire, même s'il n'est pas le résultat de la primaire, va tout de même être entendu. 

Béatrice Bellay Première Secrétaire Fédérale FSM

Un scrutin qui semble ne pas intéresser 

Les Insoumis de Martinique partagent totalement le point de vue de leurs homologues au niveau national et ne reconnaissent en aucun cas ce vote. 

C'est leur primaire, ils ont le droit de la faire, mais ce n'est pas notre affaire. À la différence des autres, nous avons un programme qui est là depuis 5 ans baptisé "l'avenir en commun. Il a été mis à jour avec des modifications pour répondre aux derniers évènements liés à la Covid. Donc nous n'allons pas nous asseoir sur notre programme parce que des gens veulent faire une primaire. Jean-Luc Mélenchon n'est que le représentant de "l'avenir en commun". Le véritable candidat c'est notre programme.

Thierry Renard, porte-parole des Insoumis Martinique

L'avis est tout aussi tranché du côté du Parti Communiste Martiniquais (PCM). Ce scrutin et son résultat ne sont pas vraiment au centre des préoccupations. 

Cette primaire, dites populaire ne nous intéresse pas tellement. Nous nous sommes déjà engagés à soutenir Fabien Roussel sur la base d'un programme clair et précis. Et là, il s'agit de choisir une personne plutôt que de s'engager sur un programme. Nous regardons, à distance. À 70 jours de l'élection, quel que soit le respect que nous portons à Madame Taubira. Nous savons qu'elle a fait des choses intéressantes. Mais ce n'est pas notre conception de la politique. D'autant plus que le programme qu'elle est censée porter et dont nous ignorons l'essentiel est un programme social-libéral. C'est la poursuite, à peu de chose près, de ce que les socialistes ont fait du temps de François Hollande que nous avons fortement critiqué et c'est ce qui a abouti à la dislocation de la gauche. Donc nous n'allons pas nous remettre dans ce même bain-là.

Georges Erichot, Secrétaire Général du PCM

Cette primaire populaire qui souhaite avant tout réunir la gauche, en difficulté depuis plusieurs années, semble bien loin de son objectif. Comme en France hexagonale, en Martinique également, les mouvances dites de gauche, soutiendront plusieurs candidats en avril 2022.