La récolte de la cannelle en Martinique, un procédé long et minutieux

Originaire de Chine, la cannelle a été exportée par les colons. À Saint-Joseph, les canneliers plantés il y a plusieurs siècles ont continué à se multiplier naturellement.

On est au quartier Bois du Parc. C’est un quartier agricole mais on est proche de la forêt de Rabuchon. Je vais chercher les canneliers à proximité des maisons. (...) C’est une histoire de famille. Ça a commencé depuis mon plus jeune âge. Mes parents étaient agriculteurs, ils faisaient aussi de la cannelle pour compléter les revenus. C’est là que j’ai appris, depuis l’âge de 6-7 ans, comme tous les enfants du quartier. 

Maximin Quiquine, producteur de cannelle

La cannelle peut être exploitée lorsque le tronc a un certain diamètre. Il y a une saison pour la récolter.  Elle démarre en juillet et s’achève en février.

À l'aide de sa scie, Maximin prend les mesures. Les morceaux d’écorce feront 20cm pour être jolis sur les étals. La récolte peut durer des heures, voire une journée entière.

Une fois la mousse et la peau d’écorce nettoyées, la cannelle embaume et rougit à vue d’œil. Détacher la précieuse écorce n’est pas un travail pour les impatients.

Max reviendra dans les jours prochains pour terminer le travail. La cannelle peut sécher entre 3 jours et 3 semaines en fonction de la météo. C’est à ce moment qu’elle se referme et forme ces rouleaux prêts à l’usage. 

La cannelle c’est mon trésor. Je suis content quand c’est bien sec et que je peux l’apporter à mes marchands et mes marchandes. Ils sont contents de faire leurs chocolats, leurs glaces. 

Le producteur ne revend sa cannelle que 25 euros le kilo aux revendeurs et il est bien loin de satisfaire la demande.