Les élus de l’Assemblée de Martinique viennent de prendre deux décisions capitales visant à améliorer l’offre de soins sur le territoire : la création d’un Centre territorial de promotion de la santé et le déploiement d’une stratégie pour améliorer l’attractivité médicale.
Nos élus veulent combler les lacunes des politiques de santé menées par l’Etat, qui détient le monopole dans ce domaine de la santé. Or, nos hôpitaux ne sont plus aussi performants que par un passé récent. Nous constatons que des zones entières du pays sont vides de médecins, de pharmacies, ou de dentistes. Nous avons tous vécu la frustration de ne pas trouver un rendez-vous médical en temps et en heure.
Les élus estiment que si nous continuons à nous en remettre totalement au ministère et à son agence régionale de santé, la situation ne va pas s’améliorer de sitôt. D’où leur décision de se placer aux côtés de l’Etat pour organiser les soins, fournir la meilleure prise en charge aux patients, former les professionnels et moderniser les structures.
Le centre de promotion de la santé est une instance de concertation et de coordination. Il doit veiller à ce que les réformes mises en œuvre correspondent aux besoins de la population du territoire. Elle souhaite que la santé devienne un objectif central majeur de l’action de la CTM, aux côtés de l’État. Des besoins clairement exprimés lors de la consultation de la population menée dans le cadre des travaux du congrès des élus, l’année dernière.
Parmi ses tâches immédiates, cette nouvelle instance va mettre en oeuvre les moyens pour rendre plus attractif le territoire aux jeunes diplômés en santé. Le tiers seulement revient au pays après leur formation en France. Ils l’expliquent par des conditions d’accueil professionnel, sociétal et familial invalidantes et l’impossibilité de combler leurs ambitions et leurs projets de carrière.
Le manque de médecins se traduit par la persistance de déserts médicaux et l’inexistence ou la faible présence de spécialistes. Il faut y ajouter la saturation des cabinets médicaux actuels, les difficultés de transport et la précarité d’une bonne proportion de notre population. Le renoncement aux soins, surtout chez les plus âgés ou les plus pauvres d’entre nous, se généralise. Ces facteurs cumulés provoquent une aggravation progressive de l’état de santé global.
Ce qui amène la CTM à investir un domaine, sans les ressources financières, ni le pouvoir réglementaire requis. Mais, comme toutes les régions de la France entière, elle se sent obligée de se préoccuper, aujourd’hui et demain, de la vie en bonne santé de la population du territoire dont elle a la charge.