Nous serions indifférents à la guerre d’Ukraine, illégale et injuste, qu’elle nous rattraperait, d’une manière ou d’une autre, par ses conséquences économiques planétaires. La diminution de la production de pétrole et de gaz naturel en Russie provoque déjà une flambée des cours mondiaux de ces produits stratégiques.
Nous paierons de plus en plus cher carburants et gaz domestique. Dans un second temps, les prix de certaines denrées alimentaires vont augmenter du fait de la diminution de l’exportation de blé dont la Russie et l’Ukraine sont parmi les premiers producteurs.
La Caraïbe sera donc directement impactée par cette guerre inutile et inadmissible. Ses effets néfastes ne vont pas se limiter à la dimension économique. Nous ne pouvons pas la considérer sous le seul angle des menaces sur notre pouvoir d’achat. La vraie menace est le risque d’une déflagration mondiale.
Remake de la crise des missiles ?
Souvenons-nous de la crise des missiles d’octobre 1962 à Cuba. Nous avons frôlé la troisième guerre mondiale à l’époque après la découverte d’une base soviétique de missiles à 200 kilomètres à vol d’oiseau de la Floride. Les présidents John Kennedy et son homologue Nikita Krouchtchev ont pu engager à temps la désescalade.
Soixante ans plus tard, notre vigilance s’impose, ici comme partout dans le monde. Le risque d’un conflit planétaire est, pour le moment, écarté. Le président des États-Unis Joe Biden s’est engagé à éviter une confrontation directe entre l’OTAN et la Russie. Sinon, cette confrontation provoquerait la Troisième Guerre mondiale, selon lui.
L’OTAN ne va pas engager le combat contre l’armée russe, pour le moment. Sa stratégie militaire et diplomatique vise à ce que le président Vladimir Poutine renonce à l’occupation d’un pays autrefois intégré dans l’empire russe puis dans le glacis soviétique. Et cela, en évitant le déclenchement d’une attaque atomique ordonnée par le président Poutine.
Vers le feu nucléaire ?
Si le maître du Kremlin met le feu nucléaire sur les États-Unis et l’Europe, la réponse ne se fera pas attendre. Dans les minutes qui suivront, les ennemis répliqueront. Les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson, à la tête des puissances nucléaires occidentales, ordonneront le bombardement du territoire russe à l’aide d’armes similaires.
Des deux côtés, les cibles sont les villes principales et leurs infrastructures - centrales électriques, usines et réseaux de production d’eau, dépôts de carburants, aéroports, routes, centres commerciaux, zones industrielles, écoles hôpitaux.
En moins d’une journée, les bombes atomiques enseveliront le monde entier dans la nuit nucléaire. Les retombées des gaz mortels se dissémineront sur toute la surface de la planète, quel que soit le statut des pays touchés - ennemis, amis ou neutres. Les victimes civiles se compteront par centaines de millions. Nous mourrons de cancers foudroyants, de brûlures, d’asphyxie. Toute vie humaine et animale disparaîtra.
Trêve de pessimisme ! Les experts en stratégie nous apprennent que nous n’arriverons pas de sitôt à l’apocalypse. L’efficacité de la bombe atomique tient en ce qu’elle ne doit pas être utilisée. Celui qui déclenche une attaque nucléaire sait pertinemment que son pays et ses habitants vivront, eux aussi, la fin de tout.
C’est la logique de la dissuasion nucléaire : montrer sa puissance de destruction pour ne pas avoir à l’utiliser. En attendant, la guerre, avec sa sauvagerie et son inhumanité, se poursuit. Jusqu’à quand ?