Le 2e festival de littérature créole en Haïti, est "un grand marché caribéen du livre créolophone"

Le président du festival, le poète haïtien Annivince Jean Baptiste avec la jeunesse.

Les éditeurs et auteurs Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais, Saint-luciens et Dominiquais ont dressé un bilan encourageant après la 2e édition du "Festival Entenasyonal Literati Kreyol" (en Haïti du 2 au 6 décembre 2020).

Le festival de littérature créole en Haïti a mis en exergue une opération lourde, coûteuse et énergivore pour remplir les objectifs de participation à cette manifestation internationale (à la fois présentielle et numérique). 

La présence de plusieurs auteurs et des éditeurs relève de l'exploit en cette période sanitaire complexe. Yves Marie-Seraline, l'un des organisateurs, président de l'Omdac (Organisation Martiniquaise pour le Développement des Arts et de la Culture), a dû faire un périple, Fort-de-France- Paris, Saint-Domingue, avant de rejoindre Haïti.

Forte affluence dans les bibliothèques pendant le festival.

Une participation remarquable

 

La 2e édition du "festival entenasyonal Literati kreyol" présidée par le poète haïtien Annivince Jean Baptiste a réuni les auteurs les plus réputés de la région. Tous ont mis en avant l'identité culturelle comme réponse pacifique contre toutes formes d’oppression.

Raphaël Confiant, Terez  Leotin, Jala Lafontaine, Renata, Hugues Barthelery, Jude  Duranty, Henri Leotin (Martinique), Eula Eluther, Didier Manette, D’Jant Bitako (Guadeloupe) , Grégory Rabess, Ras Mo (Dominique), Félix Henderson (Sainte Lucie) et Pierre Appolinaire Stephenson (Guyane)  se sont retrouvés grâce à l'initiative d'Yves Marie Séraline.

Le Martiniquais Yves Marie Yves Marie Seraline, (au centre), Président de l'OMDAC, Président commission culture et communication du CESECEM de la Collectivité Territoriale de Martinique.

La littérature créole se porte bien

 

"Le festival a remporté un franc succès, dans les limites que rencontrent les opérateurs culturels haïtiens, autant par manque de moyens propres et de soutien public, qu’à cause de la conjoncture actuelle du pays et plus largement des échanges internationaux impactés par la pandémie.

Il faut souligner que les médias haïtiens se sont fait largement l’écho de cet évènement", précise l'émissaire des auteurs et éditeurs.

Les tables rondes, débats et expositions proposées ont été bien suivi sur le numérique avec un engouement fort, une affluence record démontrant la vivacité de la littérature créole. Cette mobilisation ouvre pour 2021, des perspectives pour l'évolution de l'édition créole.

S’adressant aux éditeurs qu’il représentait, (Zaboka, Neg mawon, Bitako, Orphie, éditions du sucrier), le président de l’Omdac partenaire et coorganisateur du festival, a déclaré que "le 2e festival  a permis au plus grand marché caribéen du livre créolophone de découvrir nos ouvrages, ce qui ouvre la porte à des échanges et l’introduction progressive de notre production auprès de ce public". 

Le geste fort des auteurs et éditeurs 

 

Les organisateurs du festival ont apprécié le concours du groupe des auteurs créolistes de la Martinique et des éditeurs représentés par l'Omdac. Ces derniers ont décidé à l'unanimité d'offrir leurs ouvrages aux bibliothèques, écoles, associations haïtiennes ainsi qu'à l'Académie créole haïtienne.

À l'heure du bilan, il a été évoqué l’idée d'élaborer une motion pour alerter toutes les entités de l’espace créolophone et les autorités de la Caraïbe pour la valorisation de la langue créole sous tous ses aspects.