Le Carnaval martiniquais de 2021 sous cloche

Le groupe MOOV à la parade nocturne de Dillon (Fort-de-France

Les festivités coutumières liées à la période carnavalesques auront-elles lieu ? La question est dans presque toutes les têtes. Elle divise ceux qui le souhaitent et ceux qui le craignent.

Le Carnaval pourra-t-il se tenir en 2021 ? Le débat a été lancé après la tenue de plusieurs défilés de rues organisés au dernier moment de manière spontané, notamment celui tenu à Fort-de-France dimanche 10 février 2020. Le préfet a déploré et condamné « ces comportements irresponsables de la part des organisateurs et des participants ».

Le représentant de l’Etat rappelle que le non-respect des distances et du port du masque constatés dans ce défilé sont de nature à faire augmenter le nombre de nouvelles contaminations. Pour éviter la répétition de ce genre de rassemblement non autorisé, le préfet envisage des poursuites judiciaires contre les participants à ce vidé et « des mesures de prévention renforcées ».

Il va sans dire qu’il recueillera l’assentiment auprès de larges fractions de la population. Nous serons nombreux à adhérer à l’idée selon laquelle des défilés spontanés de ce type ne doivent pas gâcher « les efforts de toute la population depuis plusieurs mois ». Conclusion logique : la sécurité collective prime sur la liesse populaire.

Une analyse partagée par les quelques élus s’étant déjà prononcé sur le sujet. Le maire de Fort-de-France partage l’analyse du préfet. Il a validé l’interdiction des parades de rues précédant les Jours gras. Il estime, avec son conseil municipal, qu’il convient de réfléchir avec les partenaires habituels à un carnaval alternatif.

L’imagination est convoquée pour trouver la bonne formule

 

La réflexion se poursuit un peu partout en Martinique. La crise sanitaire affectera sûrement le lustre et l’impact de notre Carnaval. L’imagination est convoquée pour trouver la bonne formule respectant deux impératifs apparemment contradictoires, la prudence et le maintien d’une tradition culturelle.

Parmi les scénarii envisagés : des défilés de groupes à pied dans l’enceinte d’un stade, la cooptation des reines du carnaval au lieu des élections, un concours de chansons en visioconférence, le report des parades à la période des grandes vacances, en juillet-août.

Chacun garde les yeux rivés sur les graphiques de la circulation du virus en se demandant comment trancher ce casse-tête. Pour le résoudre, nous avons une occasion de faire peuple en construisant une union sacrée pour sauver notre santé et sauvegarder notre carnaval.

Il reste aussi à résoudre une épineuse question : à quoi ressemblera Vaval ? Le concours d’idées est lancé. Il se murmure que l’effigie de la divinité de 2021 aura probablement l’apparence d’un certain virus devenu célèbre depuis la fin de l’année 2019.