Le collège Dillon 2 à Fort-de-France, portera le nom de Jenny Alpha, comédienne et chanteuse Martiniquaise

Le collège Dillon 2 à Fort-de-France portera bientôt le nom de Jenny Alpha. Cette résolution a été votée par les élus de l’Assemblée de Martinique, lors de la séance plénière d’octobre 2021, mais la date de l’inauguration n’a pas été arrêtée.

Cette martiniquaise née en 1910 est arrivée dans l’hexagone à la veille de la seconde guerre mondiale, pour préparer l’École normale, afin de devenir institutrice. Mais c’est son rêve de comédienne qu’elle a finalement réalisé sur les planches de théâtre, en passant par les cabarets et les galas de casino.

Sur scène, j’avais la sensation que j’étais chez moi, car je ne voyais pas le public, juste un trou noir, devant moi.

Je me sentais seule et libre.

 

La scène pour moi, c’était le lieu où je pouvais m’exprimer.

(Jenny Alpha, extrait d’un entretien publié sur le monde.fr - 14 septembre 2010)

Après la dernière guerre, elle se tourne vers le conservatoire, où elle reprend le chant et la danse, ses deux autres passions. Puis elle devient une des vedettes de "La Canne à sucre", un cabaret de Montparnasse. Dans ce temple de la musique antillaise, beaucoup d’artistes, d’intellectuels et de personnalités se sont croisés durant près de 40 ans.

Comédienne aussi sur grand écran

Jenny Alpha a également joué pour le cinéma. Elle a interprété un rôle de "quimboiseuse" dans un film écrit et réalisé par Julius Amédé Laou, "La Vieille Quimboiseuse et le Majordome". Elle a aussi interprété un rôle de grand-mère dans "Dèyè Kaz Bernarda Alba", une adaptation de la pièce "La Maison de Bernarda Alba" de Federico Gacia Lorca.

"La défense et la reconnaissance de la culture créole" 

"Elle avait consacré toute son énergie, tout son talent à la défense et la reconnaissance de la culture créole" a reconnu le Ministère de la culture dans un communiqué, à l’annonce de sa disparition. Jenny Alpha est décédé à l'âge de 100 ans à la suite d’une mauvaise chute.

Parmi les nombreux hommages qui lui ont été rendus de son vivant et après sa mort, en 2013, une place Jenny Alpha a été inaugurée dans le 15e arrondissement de Paris, où habitait l'artiste.

C’est une femme d’un charme irrésistible, d’une inaltérable jeunesse qui nous aura enchanté jusqu’à son dernier souffle.

(Ministère de la culture - 8 septembre 2010)