Selon le communiqué de la préfecture de Martinique du 20 janvier 2023, l’objectif de l’état c’est de "tendre vers le zéro chlordécone dans l’alimentation et de prendre en charge les impacts de cette pollution".
Les dernières statistiques publiées le 6 décembre 2022 par l’Anses (Agence Nationale de Sécurité sanitaire et de l’environnement et du travail) rattachée au ministère de la Santé et de la Prévention, affirment que 25% de la population adulte en Martinique dépasse la valeur toxicologique de référence, la VTR.
Le document ne stipule pas comment ce chiffre a été établi. La seule statistique de référence affirme que depuis l’introduction de la chlordéconémie en 2020 (dépistage pour mesurer le taux de chlordécone dans le sang), 10.350 personnes ont été testées en Martinique dont 6.648 en 2022. Les femmes sont plus touchées que les hommes.
Et pourtant la population de la Martinique s'élève à 369.000 (INSEE 2018).
Une alimentation sans chlordécone
Selon les scientifiques 18.000 hectares des terres de la Martinique sont contaminées par le chlordécone.
Sur une carte mis à jour mi-2022 sur le site géomartinique.fr, les zones les plus contaminées en Martinique se situent sur la côte nord-atlantique, dans le sud et dans le bassin de la rivière la Lézarde, où la production de la banane a été la plus concentrée.
Par rapport aux denrées alimentaires cultivées sur place, le communiqué de la préfecture précise que plus de 97% des 2338 contrôles effectuées ont concerné les produits agricoles et de la mer. 64% des contrôles ne montrent pas de trace de chlordécone.
Selon les scientifiques, on retrouve aussi du chlordécone dans les parcelles où la culture de la banane n’a jamais eu lieu. Ce phénomène renforce la nécessité de faire tester les sols, une opération gratuite disponible sur www.jafamatinik.mq.
Le communiqué de la préfecture affirme également que 93% des échantillons de l’eau de robinet, soient un total de 226 prélèvements, ne présentent aucune trace de pesticides. Le 7% restant présente des traces de produits phytosanitaires y compris le chlordécone qui se situent à la limite de détection.
Les sites de prélèvements n’ont pas été précisés, alors que les analyses sont réalisées depuis 2003.
Indemnisation et prévention
En Martinique, le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides dont le chlordécone examine une trentaine dossiers. 25 victimes sont clairement identifiés, et une prermière indemnisation concerne déjà une dizaine de personnes .
Une adresse email est mis à disposition des personnes qui veulent constituer les dossiers en vue de se faire indemniser : martinique@phyto-victimes.fr.