Le confinement ne passe plus auprès de l’opinion publique

Passants devant un centre commercial à Schoelcher.

Contrairement aux attentes de certains milieux médicaux et politiques, le chef de l’Etat n’a pas décrété un nouveau confinement total pour juguler la troisième vague de l’épidémie. Pouvait-il décider différemment ?

"Je ne voulais pas décider un nouveau confinement, les Français ne le veulent pas". C’est, en substance, la position du président de la République. Il a laissé perplexe les médecins favorables à un nouveau tour de vis, les commerçants qui ne savaient pas s’ils devaient fermer ou pas et les citoyens qui ne comprennent pas ce couvre-feu partiel. Surtout les 21 millions d’habitants des régions et département soumis à ces mesures de restriction, soit un tiers de la population.

L’exécutif a choisi de ne pas choisir entre les deux choix extrêmes à sa disposition : le troisième confinement général et national, ou le laissez-faire et la simple reconduction des mesures de protection et de distance sociale en vigueur. Qu’eut-il fallu faire d’autre que cet entre-deux, ce ni-ni ?

Les critiques pleuvent sur le chef de l’Etat et sur son gouvernement, supposément incapables de prendre une décision claire et nette. Ainsi, l’élite médicale défilant sur les plateaux de télé est dépitée. Ces spécialistes plaidaient pour renouveler la stratégie ayant donné des résultats positifs pour casser les chaînes de transmission du virus.

Ils n’ont pas été suivis par le pouvoir. Le président estime que les inconvénients d’un nouvel enfermement seraient supérieurs aux avantages. Le contraire ne lui a pas été démontré.

Un dilemme insoluble

 

Les opposants de droite et de gauche désapprouvent le chef de l’Etat. C’est leur droit. Sauf qu’ils n’expriment aucune contre-proposition crédible, refusant de jouer leur rôle contre-pouvoir jusqu’au bout. C’est leur choix.

Au-delà de cette controverse sur un troisième confinement manqué ou raté, rappelons que la France n’est pas isolée dans le monde. La plupart de ses voisins vivent le même dilemme. Confiner n’est pas gage d’efficacité automatique. Aucun type de restrictions des libertés ne se révèle totalement satisfaisant.

Alors, que faire ? De nombreux experts le disent depuis le début de la pandémie. La seule solution biologique fiable est l’immunité collective de la population à l’échelle de la planète. Soit par un traitement - vaccin ou autre médicament - soit par un nombre suffisamment élevé de personnes contaminées en sorte que le virus n’ait plus de prise.

Mais sur ce point, il s’agit de construire un consensus politique planétaire. Nous n’y sommes pas encore.