Le Martiniquais Sébastien Tonnel, se fait une place dans le monde exigeant du chant lyrique

Beaucoup de Martiniquais ont découvert Sébastien Tonnel lors de sa participation au concours des Voix des Outre-Mer en 2021 et 2022.

D’autres l’ont vu et entendu le 1er juillet 2023, à l’inauguration de l’église de Basse-Pointe, fermé depuis 2007. Il était invité à chanter dans sa ville natale qu’il a dû quitter il y a 17 ans pour poursuivre sa carrière de chanteur lyrique.

Sébastien Tonnel chante depuis l’âge de 7 ans dans les chorales de Basse-Pointe où il prenait des cours de piano et de solfège avec son professeur Fred Joly.

Si sa mère se souvient d’un enfant timide et calme, Sébastien Tonnel lui, a toujours misé sur son caractère et sa détermination.

Je n’ai jamais eu peur d’explorer l’inconnu. Très jeune, je fréquentais des gens plus âgés que moi. Dans les 2 chorales où je chantais j’étais le plus petit. À l’âge de 8 ans je me suis mis au piano et à l’orgue en autodidacte. J’ai commencé à jouer à l’église avant même de prendre des cours.

Sébastien Tonnel

Bachelier au Lycée Bellevue, sa professeure de chant, Frédérique Angama, déclare à sa mère qu’il faut envoyer le jeune homme au conservatoire "car il a un fort potentiel".

Faute de conservatoire à la Martinique, Sébastien Tonnel s’envole vers la France, loin de sa famille et de son île.

À l’âge de 17 ans, il intègre le conservatoire du 13^e Maurice Ravel.

Le long parcours de chanteur lyrique

Aujourd’hui, Sébastien Tonnel a 34 ans. À première vue on peut imaginer que ses objectifs ont changé, qu’il est devenu sportif de haut niveau.

Il va à la salle de sport 4 ou 5 fois par semaine, parfois tard, selon son planning au conservatoire.

Le sport lui change des idées et lui permet de garder un lien avec les amis qui ne fréquentent pas le conservatoire.

Le sport m’aide à garder une posture stable car l’instrument d’un chanteur c’est son corps en entier. C’est très important pour la technique vocale et le "self-control". En plus, une présence physique n’est pas du tout négligeable sur scène.

Sébastien Tonnel

Ses journées sont chargées. Il y a cours de chant sur des œuvres choisis, suivi d’un atelier chant d’opéra. Il travaille les styles des différents pays et des différentes époques.

Après le déjeuner jusqu’au soir, il peut y avoir cours d’ensemble polyphonique avec les collègues chanteurs du Département de musique ancienne (DMA), du Conservatoire à rayonnement régional de Paris (CRR). Sinon, il y a des ateliers de source et méthodologie, de la rhétorique, de la gestuelle baroque, du solfège ancien et de la danse baroque.

Après près de 17 ans d’études (il lui en reste encore 2), Sébastien Tonnel est semi-professionnel.

La Martinique lui manque

Quand il peut, il quitte Paris pour se ressourcer à la Martinique.

C’est très important de retrouver ma mère, mes tantes et oncles, cousins, cousines, les aînés qui sont toujours parmi nous. Il y a la nature et puis des habitudes propres au mode de vie qu’on laisse derrière nous, comme les moments à discuter avec les amis à la plage et de rechanter et jouer avec les chorales.

Sébastien Tonnel

Trouver sa voie

Dans le monde exigeant et exclusif du chant lyrique, on commence à parler de Sébastien Tonnel et de son baryton Martin, un registre "baryton comme la lumière".

Le 9 mai 2023, il a joué le rôle de Pallante, un affranchi, dans l’opéra Agrippina, de Georg Friedrich Haendel au Conservatoire à rayonnement régional de Paris (CRR).

Il passe des auditions et en août prochain, il va reprendre le rôle de Pallante au festival Les Epopées à l’Yonne.