Les eaux de la baie de Fort-de-France accueillent en ce début d'année un catamaran unique au monde. L'Energy Observer n'est pas un navire de course, ses performances sont basées sur sa capacité à avoir le moins d'impacts possible sur l'environnement. Il est propulsé par les dernières sources d'énergies renouvelables.
3 sources d'énergie pour se propulser
Le catamaran totalise 50 000 milles au compteur, avec un bilan carbone à faire envie Greta Thunberg. Les technologies embarquées préfigurent les réseaux énergétiques intelligents de demain. C'est un bateau révolutionnaire qui expérimente dans des conditions extrêmes les énergies renouvelables de demain : l'hydrolien, le solaire et l'éolien.
- L'hydrolien, cette énergie est produite sur le bateau grâce à une chaîne complète de production d'hydrogène dont la matière première est l'eau de mer. Elle est dans un premier temps traitée par un système de dessalinisation qui permet de produire de l'eau pure consommable et surtout de l'eau déionisée de qualité pour l’électrolyseur embarqué qui peut produire jusqu’à 8 kg par jour d’hydrogène vert. Ce dernier est compressé et stocké dans des réservoirs. La capacité de stockage de 62 kg d'hydrogène permet d'alimenter une pile à combustible qui convertit hydrogène produit en électricité. Aujourd’hui, les 62 kilos d’hydrogène stockés à bord fournissent 1 MWh d’électricité et 1 MWh de chaleur, ce qui représente la consommation moyenne d’un ménage de 4 personnes pendant un mois.
- Le solaire, c'est la première source de production énergétique à bord d’Energy Observer. Elle est générée par les 141m2 de cellules souples qui tapissent les flotteurs, nacelle et ailes solaires du navire. Certaines ont deux faces et permettent d'augmenter le rendement par rapport à la surface occupée. L'ensemble peut produire entre 100 et 120 kWh par jour dans une région fortement ensoleillée comme celle de la Méditerranée ou ces performances ont été recueillies.
- L'éolien, l'Energy Observer embarque deux ailes automatiques de 32 m2. Déployées, elles ressemblent à des ailes d'avion. L’équipage estime à environ 30% leur apport en propulsion, par forts vents, elles propulsent le navire à 12 nœuds de vitesse sans impacter la consommation moyenne électrique du bateau.
La mission
Le navire accueille du public, du chercheur au visiteur ou encore curieux, afin de les sensibiliser aux enjeux de la transition énergétique et écologique. À chaque escale, l'équipe part à la rencontre de femmes et d’hommes qui portent des projets innovants pour des solutions durables pour la planète.
En 5 ans de navigation, le navire et son équipage de chercheurs ont visité plus de 40 pays, effectué 76 escales et rencontré 350 000 visiteurs. La technologie à bord soumise à rude épreuve a évolué et permet aux chercheurs de fabriquer des matériaux plus performants et dont l'utilisation servira au plus grand nombre.
L'Energy Observer a été nommé premier ambassadeur français des Objectifs de développement durable par le ministère de la Transition écologique.