Le parti politique martiniquais Péyi-A fait sa rentrée

Le logo de Péyi-A
Ces 28 et 29 septembre, le parti politique Péyi-A organisait un séminaire à la Villa Laguerre, à Rivière-Salée. Un espace d’échanges articulé autour de deux grands thèmes : la "souveraineté et réduction des dépendances" ainsi que l’organisation de cette formation dont le crédo demeure, cinq ans après sa création, de "faire de la politique autrement".

Une première journée, samedi 28 septembre, qui a vu se succéder plusieurs communications d’universitaires et de chercheurs : Pierre-Yves Chicot et Alain Plaisir sur la réduction des dépendances, ou encore Kenjah Yerro et Zaka Toto sur la notion de souveraineté.

"Instances de gouvernance", "Principes, doctrines et valeurs", "Calendriers et stratégies électorales" : tels sont les intitulés des ateliers qui ont mobilisé les militants et sympathisants de Péyi-A, ce dimanche 29 septembre.

 

Marcellin Nadeau, le coprésident de Péyi-A, le 29 septembre

''Nos alliés habituels seront-ils les mêmes ?''

 "Il s’agit d’évaluer notre fonctionnement interne, avec nos militants", explique Marcellin Nadeau, le coprésident, avec Jean-Philippe Nilor, de Péyi-A.

Certains disaient qu’une coprésidence était vouée à l’échec. Je ne dis pas que c’est toujours facile mais on démontre qu’on est capables de travailler en toute collégialité. Et il y a le fonctionnement de nos wozo (roseaux, ndlr) c’est-à-dire nos unités militantes. Doivent-elles se limiter à une organisation territoriale ou peut-on penser des wozo autour d’approches plus thématiques?

Marcellin Nadeau, coprésident de Péyi-A

Les futures échéances électorales mobilisent aussi les méninges des membres de Péyi-A. Et la réflexion ne porte pas uniquement sur les élections municipales de 2026. A écouter Marcellin Nadeau, les interrogations sont diverses.

Dans la perspective des élections de la CTM (en 2028, ndlr) quelles alliances sont possibles ? Nos alliés habituels seront-ils les mêmes ? Va-t-on élargir notre base ? Peut-on avoir une perspective de rassemblement des forces de progrès au-delà du périmètre de l’alliance Ansanm Pou Péyi Nou (Ensemble pour notre pays, ndlr) ?

L'auditoire du séminaire, le 29 septembre au matin

''Le respect de l’autonomie n’empêche pas la coopération''

Si Péyi-A par la voix de Marcellin Nadeau se dit en faveur d’une convergence avec les différents mouvements (social, citoyen, associatif ou syndical) de Martinique, le coprésident du parti fait de l’autonomie une donnée fondamentale, qui doit être préservée de toute ingérence.  

Nous sommes respectueux de l’autonomie de tous ces  mouvements et sommes aussi soucieux de notre propre autonomie.

Les deux dirigeants de Péyi-A ont affirmé à plusieurs reprises que la lutte contre la vie chère était éminemment juste. Mais ce cap de non-ingérence prôné par Péyi-A, sera-t-il maintenu dans la relation du parti au Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC) ? Marcellin Nadeau exprime un avis nuancé et partage ses questionnements.

Le respect de l’autonomie n’empêche pas la coopération. Et notre interrogation c’est qu’il faudrait peut-être que ce mouvement s’élargisse avec les organisations syndicales. Et que ce soit le RPPRAC, renforcé par le mouvement social traditionnel, qui porte cette revendication.

En tout cas une collaboration entre Péyi-A et le RPPRAC ne serait pas à exclure, confirme Marcellin Nadeau, "mais dans le respect de l’autonomie de chacun et sans volonté de récupération".

Les prochaines semaines devraient attester, ou pas, du devenir de ces souhaits affichés.