C’était en juillet 2024. L’ouragan de catégorie 4 Béryl surprend la Martinique. Bien que situé en dehors de la trajectoire du phénomène, le territoire est durement frappé par la houle cyclonique.
Des dégâts matériels sont observés dans plusieurs communes. Un constat qui laisse entrevoir les conséquences du passage d’un cyclone majeur sur l’île.
Le bilan de 2019, sur les chiffres de la DEAL, est de 38 828 logements vétustes en Martinique. Donc ça veut dire que c’est de la vulnérabilité pour les cyclones et singulièrement pour les cyclones majeurs. On peut avoir plusieurs milliers de personnes qui se retrouvent en difficulté dans un ouragan majeur.
Albéric Marcelin, président de l'Université Populaire et de la Prévention (UPP)
En 2017, c’est le cyclone Irma qui ravageait Saint-Martin et Saint-Barthélémy avec des rafales à plus de 360 km/h. Des phénomènes violents, qui selon les spécialistes, seront de plus en plus nombreux.
Il faut s’attendre à des phénomènes dépressionnaires de plus en plus forts parce que le moteur des ouragans, c’est la chaleur. Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’il fait de plus en plus chaud. Les basses couches de l’atmosphère ne cessent de voir les températures augmenter. Pour donner un exemple, au cours des 60 dernières années, la température moyenne en Martinique a crû de 1,4°. Ça veut dire qu’il fait beaucoup plus chaud qu’il y a 60 ans.
Pascal Saffache, professeur à l'Université des Antilles
Face à cette réalité quasi inéluctable, se pose la question de la prévention, à travers notamment la mise en place de zones refuge capables d’accueillir la population vulnérable.
En 2018, l’Université Populaire de la Prévention a soumis aux autorités un plan "Ouragan majeur Antilles pour prévenir les risques cycloniques". Une proposition restée jusque-là sans réponse.