Le personnel politique martiniquais déploie des dynamiques opposées à deux mois du scrutin

La campagne électorale commence progressivement, toutes les listes n’étant pas encore constituées ni même connues. Il n’empêche : nous pouvons déjà repérer quelques dynamiques à l’œuvre.

Dans deux mois jour pour jour, les citoyens seront appelés à voter au second tour des élections territoriales. Si toutefois un second tour est nécessaire. Tout dépendra des résultats du premier tour de scrutin, une semaine plus tôt. Un second tour est nécessaire si aucune liste n’obtient la majorité absolue, à savoir la moitié des voix plus une.

Quelle liste est en mesure aujourd’hui, de réaliser un tel score ? Vu la fragmentation des forces politiques, vu la forte abstention habituelle, vu les conditions sanitaires qui pourraient gêner la participation, ce serait un exploit de régler l’élection dès le 20 juin. Le facteur le plus important qui empêche la victoire d’une équipe dès le premier tour est la grande confusion régnant dans le paysage politique.

Nul ne peut préjuger de ce qui adviendra d’ici le 17 mai 2021, date limite du dépôt des candidatures. Néanmoins, nous pouvons distinguer plusieurs dynamiques illustrant un schéma sensiblement différent de celui des premières élections territoriales de décembre 2015.

Plusieurs logiques différentes

 

Nous avons ainsi une future liste appelant au renouvellement des personnes et au prix d’une transformation de la société. Le député Jean-Philippe Nilor de Péyi’a estime qu’il est temps de passer à une autre époque.

Sur sa route, il va trouver, notamment, une liste incarnant le changement dans la continuité. Alfred Marie-Jeanne tente de réunir des élus expérimentés et des citoyens disponibles, sans exiger d’eux l’adhésion au MIM.

C’est aussi la stratégie de Catherine Conconne. Elle veut incarner un véritable renouvellement en dépassant les formations politiques en agrégeant des maires, des conseillers municipaux, des chefs d’entreprise, des militants associatifs.

Elle aura fort à faire avec la dynamique représentée par Serge Letchimy, disposé à revenir aux affaires pour remettre le pays à l’endroit, selon ses termes. Et ceci, avec une coalition à peu près identique à celle de 2015.

Tout pronostic est prématuré

 

Yan Monplaisir, quant à lui, appelle au rassemblement le plus large sur la base de ses valeurs habituelles. Il a pu recruter des personnalités classées à gauche, lui l’homme de droite, pour montrer que les frontières politiques ne sont plus étanches.

Toutes ces futures listes seront menées par des femmes et des hommes d'expérience. Il reste à savoir si elles laisseront un espace à celle qu’espèrent conduire le chef d’entreprise Philippe Jock, la socialiste Béatrice Bellay, l’opiniâtre Philippe Petit ou encore le centriste Max Orville. Ralph Monplaisir et Daniel Robin proposent une autre manière de voir le développement du pays, en s’appuyant sur des forces vives pas forcément connues en politique.

Laquelle de ces logiques aura la faveur des électeurs ? Il convient d’attendre la validation définitive des concurrents, d’ici trois semaines.