Le syndicat des pompes funèbres dénonce une mauvaise prise en charge des morts du Covid-19 à l'hôpital

Hôpital Pierre Zobda Quitman à Fort-de-France.

Alors que la Martinique enregistre 6 nouveaux décès liés à la Covid-19, le syndicat des pompes funèbres déplore des manquements lors de la prise en charge des morts de cette maladie au Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique (CHUM).

Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, les agents des pompes funèbres doivent redoubler de précaution lors de la prise en charge des personnes décédées.

Dans le cas d'une mort avérée du coronavirus ou d'un simple soupçon, le protocole de prise en charge des défunts doit être scrupuleusement respecté car le corps est toujours contagieux. 

Les salariés des pompes funèbres s'estiment en danger

 

Le protocole exige que le corps du défunt soit placé dans une housse et mis en bière dans les 24 heures. S'il s'agit d'une mort du Covid-19, le cercueil doit être scellé dans les plus brefs délais. 

Les médecins doivent ensuite remplir le certificat de décès pour en indiquer la cause. 

Mais d'après Claudine Cayol, représentante du syndicat des pompes funèbres, cette étape n'est "jamais respectée à l'hôpital Zobda Quitman".

Par conséquent, sans ces informations les agents des pompes funèbres "ne savent pas s'ils ont affaire à des cas de Covid-19 ou pas, parce que les certificats de décès ne sont pas remplis correctement. Cela met en danger la vie de ces pères et ces mères de famille."

La représentante du syndicat de la profession nous a également fait savoir qu'il "est arrivé que ce soit la famille qui informe les équipes de la cause du décès".

"Problème d’organisation", explique la direction du CHUM

 

Benjamin Garel, directeur du Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique (CHUM), a dit ne pas être au courant des accusations portées. Selon lui, les certificats de décès sont correctement remplis. 

Le problème proviendrait en réalité d’un retard d’envoi des certificats à la morgue.

Le directeur du Chum ajoute que les médecins intérimaires arrivés récemment en raison de l'ouverture de nombreuses unités “n’ont pas les codes pour faire les déclarations des certificats de décès en ligne. Le temps qu’ils les aient, cela génère un délai.” 

Le directeur du CHU de la Martinique promet de travailler à une meilleure organisation au plus vite.