Béatrice Bellay, première secrétaire de la Fédération Socialiste de Martinique est élue députée. Elle réalise à Fort-de-France (3e circonscription) 54,5% des suffrages devant Johnny Hajjar, 45,5%.
Le candidat sortant du Parti Progressiste Martiniquais, avait pourtant une longueur d’avance au premier tour, mais l’étiquette PPM n’a pas suffi à l’ex parlementaire élu pour la première fois en 2022 dans son fief Césairien.
Que sait-il passé ? Pourquoi les foyalais ont préféré sa rivale ? Est-ce la faute aux abstentionnistes ou à cause d’un essoufflement du Parti ?... autant de questions que les progressistes devront analyser au lendemain de ce score décevant.
"C’est au PPM de se remettre en question"
Le peuple n’a pas décidé de me reconduire, j’en prends acte. Je reste en paix avec moi-même, je suis serein, je reste toujours digne et dans la rectitude. Certains ont voulu me soumettre, mais je suis incorruptible. Je ne me soumets jamais et je ne me soumettrai à quiconque,(...). Pour moi, ce résultat est un signal vis-à-vis du PPM… c’est au PPM de se remettre en question. Je ne suis que le fusible, derrière c’est l’étiquette.
Johnny Hajjar(au micro de Mike Irasque et Stéphane Lupon)
Béatrice Bellay qui a probablement bénéficié des reports de voix souhaités par certains candidats malheureux du 1er tour comme Francis Carole, savoure déjà son accession au Palais Bourbon.
On a fait tomber un mur (…) et on a parlé vrai, on a parlé des réalités avec les personnes et elles ont pu exprimer ce qu’elles attendent de la politique aujourd’hui. C’est de la confiance et pour la féministe que je suis aussi, c’est de rappeler que les femmes ont également leur mot à dire en Martinique (…).
Béatrice Bellay(au micro de Cécile Marre)
Qui est Béatrice Bellay ?
La nouvelle élue foyalaise est née en Seine-Saint-Denis, en région Île de France, à Villepinte en 1974. Militante à gauche depuis l’âge de 16 ans, Béatrice Bellay est une cadre territoriale, titulaire d’un DESS en gestion des entreprises et collectivités et d’une maîtrise de droit et d’économie. Sur les bancs de l’Assemblée, elle sera aux côtés des autres députés du NFP (Nouveau Front Populaire).
Les 3 autres sortants poursuivent leur route
Dans les 3 autres circonscriptions, Jiovanny William (NFP) élu lui aussi pour la première fois en 2022, continu avec un nouveau mandat au Centre Atlantique. Il a devancé son concurrent avec 81,97 % des voix, Philippe Edmond-Mariette (GSPM) qui a additionné 18,03 %.
Au Nord, Marcelin Nadeau (NFP) obtient également un second mandat avec 65,7% des bulletins, face à son challengeur Yan Monplaisir (DVD), qui lui n’a pas réussi à combler son retard dans l’entre-deux-tours, avec 34,3% de vote final.
Enfin au Sud de l’île, Jean-Philippe Nilor (NFP) rempile pour la 4e fois consécutive avec 86,58 % des urnes en sa faveur. Quant à son opposant Grégory Roy-Lareinty (RN et ses alliés), il obtient 13,42 % d’adhésion.
Une abstention persistante
L’autre enseignement de ce scrutin anticipé, c’est l’indifférence d’une grande majorité d’électeurs. Sur les 304 000 inscrits dans l’île, à peine 28% de ces citoyens se sont rendus aux urnes. Par rapport à 2022, certes, il y a eu un sursaut de plus de 7 points, mais la participation reste encore en dessous des 30%, soit plus de 70% d’abstention cette fois.
Pour rappel, en France, "le droit de vote permet aux citoyens d'exprimer leur volonté à l'occasion d'un scrutin". Il fonde également la légitimité des élus (Président de la République, députés, maires...), d’où le souhait d’une éducation à la citoyenneté renforcée préconisée depuis longtemps par plusieurs élus locaux et nationaux.
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Une élection locale pour un mandat national
Les députés sont investis d’un mandat national. Bien qu’élus dans une circonscription, chacun représente la Nation toute entière.
assemblee-nationale.fr
Le mandat d'un député dure 5 ans. La prochaine élection présidentielle aura donc lieu en 2027, précédant de deux ans le renouvellement de l'Assemblée nationale (normalement en 2029). Le président élu dans 3 ans, pourrait alors se retrouver dans la position de François Mitterrand, en 1981 et 1988, qui avait décidé deux dissolutions pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
En revanche, l'article 12 de la Constitution dispose qu'"il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit ces élections".
Après les élections législatives de 2024, l'Assemblée nationale ne pourra donc pas être dissoute avant juillet 2025.
vie-publique.fr